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IST : un dépistage plus systématique de l’infection à chlamydia est recommandé chez les filles

Publié le par Alexandra Bresson

En France, la chlamydiose est une des infections sexuellement transmissibles (IST) les plus répandues chez les jeunes femmes. La Haute Autorité de Santé (HAS) a revu la stratégie de dépistage de cette IST et recommande qu’il soit systématique chez les femmes de 15 à 25 ans sexuellement actives et qu’il puisse être réalisé dans plus de lieux.

L'infection à chlamydiæ trachomatis (CT) est l'IST bactérienne la plus fréquente entre 16 et 24 ans, surtout chez les femmes. Non traitée, elle peut se propager vers l’utérus et plus haut dans les voies génitales, ce qui entraîne des infections génitales hautes, comme les endométrites et les salpingites. Plus tard, cela peut augmenter les risques de grossesse extra-utérine ou être à l’origine d’une infertilité. L’infection étant simple à dépister et à traiter par des antibiotiques, il est actuellement recommandé de proposer un dépistage aux femmes de moins de 25 ans et aux hommes de moins de 30 ans lorsqu’ils se présentent en centre de dépistage (CeGIDD), s’il y a eu des rapports sexuels non protégés à risques.

Malgré ces recommandations, l’infection reste très fréquente chez les jeunes femmes. C'est pourquoi la HAS recommande un dépistage plus systématique dans son dernier avis. Celle-ci rappelle son importance pour réduire la prévalence de l’infection grâce à deux objectifs : réduire le risque de complications à long terme chez la femme et limiter la propagation de l’infection au sein de la population, grâce à un traitement précoce. Dans ces conditions, elle recommande qu’au moins un dépistage de l’infection soit systématiquement réalisé chez les femmes sexuellement actives et ce entre l'âge de 15 à 25 ans inclus, y compris les femmes enceintes.

Rendre le dépistage plus accessible

« En cas de test négatif et de rapports sexuels non protégés avec un nouveau partenaire, le dépistage est répété chaque année. Si le test est positif, un traitement est défini et le dépistage est répété à 3-6 mois », explique-t-elle. De plus, celle-ci se prononce pour la mise en place d'un dépistage ciblé pour les hommes sexuellement actifs présentant des facteurs de risque, quel que soit l’âge, les femmes sexuellement actives de plus de 25 ans, présentant des facteurs de risque et les femmes enceintes consultant pour une IVG, sans limite d’âge. Les facteurs de risque en question sont notamment le multipartenariat, le changement de partenaire récent ou encore des antécédents d’IST.

Outre étendre les catégories de populations pour qui ce dépistage est recommandé, la HAS préconise également que ce dernier soit davantage effectué dans les cabinets de médecine générale, de gynécologie et de sage-femme. Actuellement, il est principalement réalisé dans des centres spécialisés à vocation de dépistage, mais il serait possible de favoriser le dépistage dans ces autres lieux grâce à « la mise en place d'une formation complémentaire des professionnels de santé », selon elle. Autre piste proposée pour augmenter le recours au dépistage : promouvoir l’auto-prélèvement, car le caractère intime des prélèvements peut dissuader certaines personnes d'y recourir.

« Sans pour autant se substituer systématiquement au prélèvement réalisé par un professionnel de santé, l’auto-prélèvement vaginal pour les femmes et urinaire pour les hommes représente une alternative qui doit être proposée dans tous les lieux de dépistage », ajoute-t-elle. Elle estime en revanche que les tests de diagnostic rapide, utilisés pour leur facilité d’accès dans le cadre d’autres maladies comme le VIH ou les hépatites B et C, ne sont pas suffisamment performants dans le dépistage des infections à Chlamydia trachomatis pour être recommandés. Enfin, elle recommande d’élargir le remboursement du dépistage à plusieurs sites de prélèvement (génito-urinaire, pharyngé…), selon les pratiques sexuelles.

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