L’institut d’opinion et de sondages Ifop a mené une enquête sur l’intimité numérique pour le Journal du Geek. Il en ressort que le snooping, ou espionnage, est une pratique fréquente chez les Françaises et les Français, puisque 4 sondés sur 10, en couple, déclarent avoir déjà « fouillé » dans le téléphone de leur partenaire.
L’étude a été réalisée par questionnaire en ligne, du 13 au 17 avril dernier, auprès d’un échantillon de 2 006 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, dont 1 376 personnes en couple.
Dans le détail, l’étude révèle que 67 % des femmes de moins de 35 ans disent avoir déjà fouiné dans le téléphone de leur conjoint, contre 56 % des hommes de la même tranche d’âge. 57 % des moins de 25 ans interrogés ont dit avoir été victimes d’une violation de leur intimité numérique par leur partenaire.
Fouiner, au risque de trouver !
L’ennui, comme le révèlent les chiffres du sondage, c’est que « quand on cherche, on trouve », comme le dit l’adage. 50 % de celles et ceux qui ont fouillé dans le téléphone portable de leur conjoint(e) y ont découvert quelque chose qui leur était caché : mensonge, conversations ambiguës, conversation avec un(e) ex, tromperie, dépenses tues, activités sur des applications de rencontre, dénigrement auprès de proches…
L’infidélité soupçonnée, interprétée ou avérée, est ainsi au cœur des « trouvailles » : la pratique du snooping a révélé pour près d’une personne sur trois (29 %) des jeux de séduction et, pour une sur cinq, un contact gardé avec un/une ex (21 %) ou une infidélité (19 %).
Espionner pour mieux contrôler ?
Notons que si la consultation du téléphone à son insu est la forme de snooping la plus courante (30 %), un quart des sondés (25 %) ont constaté que son/sa partenaire écoutait des conversations et un autre quart (24 %) qu’il/elle possédait les codes d’accès en cachette. Un Français sur 10 s’est même rendu compte de l’installation d’un système de géolocalisation sur son appareil !
L’étude Ifop met en lumière le fait que le téléphone est devenu un enjeu de pouvoir et un moyen de rétorsion. Les personnes ayant déjà subi des manipulations voire des violences morales ou physiques de la part de leur partenaire sont également celles qui subissent le plus d’entorses à leur intimité numérique. 52 % des personnes ayant subi des violences physiques de leur partenaire ont déjà été espionnées par ce dernier, contre 27 % de celles qui n'en ont jamais subi. Le snooping serait ainsi symptomatique d’un climat d’emprise délétère au sein du couple. Se voir espionné par son ou sa partenaire pourrait donc être un signe d’un glissement du couple vers une relation toxique…
