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Ile-de-France : l’Agence régionale de santé conseille de ne plus consommer les œufs de ses poules

Publié le par Hélène Bour

L’Agence régionale de santé d’Ile-de-France déplore la présence, dans les œufs de poules domestiques, de polluants persistants à des taux très largement supérieurs aux seuils réglementaires. Le détail.

Avis aux parents et grands-parents qui résident en Ile-de-France et qui ont des poules domestiques !

L’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France recommande de ne pas consommer les œufs issus de son poulailler domestique, pour une durée encore indéterminée. En cause, des résultats d’analyses mettant en évidence « une contamination de l’ensemble des prélèvements de sols et d’œufs par les trois familles de polluants organiques persistants analysées (dioxines, furanes et PCB) ».

Des analyses entreprises à l’échelle de la région

Ces analyses font suite à une alerte dans des œufs issus de poulaillers urbains domestiques près de l’incinérateur d’ordures ménagères d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Suite à cela, l’ARS a entrepris de mener une étude régionale des teneurs en polluants organiques persistants dans l’environnement urbain, mesurées dans 25 poulaillers domestiques volontaires. Parmi eux, 14 sont situés à proximité des trois principaux incinérateurs de déchets autour de Paris (Ivry-sur-Seine, Issy-les-Moulineaux, Saint-Ouen) et 11 en sont éloignés.

Une contamination massive

Verdict : l’ensemble des prélèvements se sont révélés contaminés par les trois familles de polluants organiques persistants analysées (dioxines, furanes et PCB), ce qui signifie que ces trois familles de polluants organiques persistants (POP) sont présentes dans tout l’environnement urbain, et pas spécifiquement aux abords des incinérateurs, constate l’ARS. Celle-ci précise que parmi les 25 sites analysés, « deux présentent des teneurs particulièrement élevées en PCB dans les œufs (40 à 50 fois les seuils réglementaires européens pour les œufs commercialisés) ». Ces deux sites sont pourtant éloignés de plus de 3 km de tout incinérateur.

Les propriétaires des poulaillers concernés ont été informés, et se sont vus recommander de ne plus consommer leurs œufs. Par précaution, l’ARS recommande à tous les Franciliens possédant des poules domestiques de ne plus consommer leurs œufs. Une recommandation qui « s’applique tout particulièrement à Paris et en petite couronne, ainsi que dans les zones urbaines denses de la grande couronne ».

Un risque pour la santé à long terme

L’ARS explique que la consommation régulière d’aliments contaminés par des dioxines et PCB entraîne une imprégnation progressive de l’organisme. Ce qui peut se traduire par des problèmes de santé à plus ou moins long terme : hausse du risque de cancer, de troubles de la fertilité, de problèmes métaboliques (diabète), et autres pathologies découlant de leur effet de perturbateurs endocriniens. En outre, comme il n’existe aucun traitement pour éliminer ces substances de notre organisme, la principale mesure de prévention consiste à éviter de consommer les aliments les plus contaminés.

Dans son communiqué, l’ARS d’Ile-de-France précise enfin que l’interprétation des résultats est toujours en cours, que l’origine des contaminations reste à établir, et que le rapport complet de l’étude sera rendu public à la fin du premier semestre 2023.