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Hypertension artérielle : 1 adulte sur 3 touché en France, les femmes moins traitées

Publié le par Alexandra Bresson

Au-delà d’un simple facteur de risque, l'hypertension artérielle devient rapidement une véritable maladie chronique en l’absence d’une prise en charge adaptée. Or, une étude indique que sa prise en charge demeure peu efficace en France, les femmes étant particulièrement moins bien traitées malgré des périodes à risque connues comme la grossesse.

L’hypertension artérielle (HTA) est la pathologie chronique la plus fréquente en France, touchant près d’un adulte sur trois, et constitue un facteur de risque majeur de maladies cardiovasculaires et d’accidents vasculaires cérébraux. Une récente étude, publiée par l'agence Santé Publique France, affirme que la situation en France ne tend pas à s'améliorer dans ce domaine puisque sa prévalence n'a pas diminué depuis 2006, tandis que son dépistage et sa prise en charge, qui passe par des mesures hygiéno-diététiques et/ou la prescription d’un traitement antihypertenseur, n’ont pas non plus progressé, alors que la situation s’est améliorée dans la plupart des autres pays développés.

« Une proportion encore trop importante d’hypertendus n’est aujourd’hui pas dépistée ; ceux qui sont dépistés ne sont pas toujours traités et les personnes traitées n’ont pas toujours une pression artérielle normalisée », expliquent les chercheurs. Ainsi, moins d’un hypertendu sur deux prend un traitement et seulement une personne sur deux traitée est bien contrôlée par son traitement hypertenseur. Plus interpellant encore, la prise en charge s’est dégradée pour les femmes au cours de ces dix dernières années, avec une diminution importante de la proportion de femmes traitées. Sans compter que le niveau tensionnel moyen des femmes dès l’âge de 18 ans a significativement progressé en dix ans.

Grossesse : une cause fréquente d’hypertension artérielle

« En cause, une exposition croissante à une hygiène de vie défavorable, associant une diminution de l’activité physique et une progression du tabagisme, de la sédentarité et du surpoids », ajoutent les chercheurs. Par ailleurs, la Fédération Française de Cardiologie précise que le risque de développer une hypertension artérielle est plus important chez la femme à certaines périodes de sa vie hormonale : contraception avec œstrogènes de synthèse, grossesse, ménopause. « L’hypertension artérielle touche 10 à 15 % des femmes enceintes, alerte le Pr Claire Mounier-Vehier, présidente de la FFC. Une surveillance rapprochée et préventive s’impose donc aux femmes aux phases clés de leur vie. »

La première prise d’une contraception hormonale contenant des œstrogènes de synthèse est l’occasion de réaliser un dépistage initial et un suivi de la pression artérielle. A noter qu'une hypertension artérielle induite par ce contraceptif concerne moins de 1 à 2 % des utilisatrices et s’observe surtout chez les femmes de plus de 35 ans, obèses ou ayant des antécédents familiaux d’HTA. Pendant la grossesse, il arrive qu’une femme enceinte, notamment lors de son premier enfant, développe une hypertension artérielle spécifique. « Cela concerne 10 à 15 % des grossesses. Cette hypertension est due à un développement imparfait du placenta qui nourrit le fœtus », précise la FFC.

Dans cette situation, son dépistage doit être réalisé tous les mois dès le premier trimestre et sa prise en charge est réalisée de façon coordonnée avec l’obstétricien, le cardiologue et le médecin traitant pour éviter les complications maternelles et fœtales. Enfin, à la ménopause, la prévalence de l’hypertension artérielle chez la femme augmente pour toucher une femme sur deux après 65 ans. A ce moment clé, « une femme hypertendue aura un risque plus élevé qu’un homme de présenter un accident cardiovasculaire et surtout cérébrovasculaire », selon la FFC. Un traitement hormonal de la ménopause n’induit pas d’élévation de la pression artérielle, mais sa prescription doit être réévaluée tous les ans.

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