« Bâtir la première génération sans à l’horizon 2032 » : telle est l’ambition du gouvernement, qui a présenté ce mardi 28 novembre, son plan national de lutte contre le tabagisme ce mardi. Pour atteindre cet objectif, Aurélien Rousseau, le ministre de la santé, dit avoir travaillé sur deux axes principaux : « le renforcement de la fiscalité et les interdictions entourant le tabac. »
La fin des puffs
Première mesure majeure et concrète prise par l’exécutif et qui concerne directement nos enfants : l’interdiction de la vente de puffs. Ces cigarettes électroniques jetables sont en effet très prisées par les jeunes et particulièrement les adolescents. Considérées par Aurélien Rousseau comme une « aberration tant du point de vue de la santé publique que de celui de leur empreinte environnementale », elles seront interdites « grâce à une proposition de loi transpartisane », examinée par les députés en commission ce mardi après-midi et dans l’hémicycle le 4 décembre.
L'augmentation progressive du prix des cigarettes
Deuxième mesure phare : le prix du paquet de cigarettes. Il ne devra pas descendre sous la barre des 13 euros courant 2026, avec une première étape à 12 euros en 2025. A noter par ailleurs, comme l’a communiqué la Confédération des buralistes communiquées ce 27 novembre, les prix des paquets de cigarettes devraient augmenter de 40 à 50 centimes d’euros dès le 1er janvier 2024, grâce à l’inflation.
Enfin, les espaces non-fumeurs vont également être étendues à toutes les plages, parcs publics, forêts, et aux abords de certains lieux publics, notamment les établissements scolaires. « Le sans tabac sera désormais la norme », a affirmé le ministre. « Les espaces sans tabac -qui sont déjà plus de 7 200 à travers plus de 73 départements- sont avant tout le résultat d’un mouvement impulsé localement par les communes. Nous renversons aujourd’hui la responsabilité et fixons ce principe qui devient la règle », a-t-il précisé.
Mieux accompagner les fumeurs vers l’arrêt du tabac
Autre décision prise par le gouvernement : poursuivre les travaux des dernières années pour rendre le tabac moins attractif. L’Etat souhaite ainsi instaurer un paquet neutre, sans logo de marque, pour tous les produits du tabac.
Sur le volet de la prévention enfin, l’exécutif souhaite mieux accompagner les fumeurs vers l’arrêt du tabac. Un nouveau dispositif baptisé « Mon bilan prévention », que le gouvernement entend mettre en place aux âges clés de la vie, « sera l’occasion de systématiser le repérage du tabagisme », explique le ministère. Les différents acteurs de l’économie du tabac, notamment les buralistes, seront, eux, accompagnés « dans une nécessaire transition pour transformer leur métier ».
Selon les derniers chiffres de Santé Publique France, le nombre de fumeurs dans le pays est estimé à 15 millions, dont 12 millions de fumeurs quotidiens, en 2021. Chez les femmes de 18-75 ans, le tabagisme quotidien a augmenté entre 2019 et 2021, passant de 20,7% à 23,0%. A noter que chez les jeunes, la prévalence du tabagisme quotidien a baissé significativement, passant de 25 % à 16 % entre 2017 et 2021.