Alors que l'interruption volontaire de grossesse est remise en cause depuis quelque temps dans plusieurs pays, le président de la République Emmanuel Macron avait fait de son inscription dans la Constitution française une promesse de campagne. Sur X (ex-Twitter), il avait exprimé le souhait que la demande pour "graver dans notre Constitution la liberté des femmes à y recourir" soit envoyée au Conseil d'État au mois d'octobre 2023, puis "présentée en Conseil des ministres d'ici la fin de l'année", de sorte que "la liberté des femmes de recourir à l'IVG" devienne "irréversible en 2024".
Les échéances sont tenues. Voilà que ce projet de "liberté garantie" doit être présentement débattu à l'Assemblée nationale, le mercredi 24 janvier pour être précis. Mais d'emblée, le Président du Sénat (Les Républicains) fait savoir qu'il est fermement opposé à l'inscription de l'interruption volontaire de grossesse dans la Constitution. Gérard Larcher a donné les raisons à l'origine de sa désapprobation à Franceinfo. Ce dernier ne "pense pas que l'IVG soit en danger" en France, tout simplement, ce qui pourrait justifier cette inscription le cas échéant. "J'ai toujours été favorable à l'IVG", a-t-il ajouté immédiatement.
L'IVG n'est pas en danger selon le Président du Sénat
Gérard Larcher a aussi rappelé qu'il y avait "déjà des décisions du Conseil constitutionnel qui garantissent l'interruption volontaire de grossesse", et souligné que "si l'IVG était menacée", il se "battrait" pour qu'elle soit "maintenue". De plus, selon lui "la Constitution n'est pas un catalogue de droits sociaux et sociétaux". Il devrait renouveler ce discours lors du vote au Sénat qui est quant à lui prévu le mois prochain. Dans le cas d'un consensus autour d'un même texte, les deux assemblées se réuniraient en Congrès pour voter définitivement l'inscription de l'IVG dans la Constitution le 5 mars.
Constitutionnalisation de l'IVG : "Je ne pense pas que l’IVG soit menacé en France", affirme Gérard Larcher, le président du Sénat. "La Constitution n’est pas un catalogue de droits sociaux et sociétaux", ajoute-t-il. pic.twitter.com/MT2mtLzSR2
— franceinfo (@franceinfo) January 23, 2024
234 300 interruptions volontaires de grossesse en 2022
Pour mémoire, l'IVG avait été portée par la ministre de la Santé Simone Weil et instaurée par la loi le 17 janvier 1975. Après évolution, le délai légal pour avorter est aujourd'hui fixé à 14 semaines de grossesse. Selon les derniers chiffres du ministère de la Santé datant de 2022, 234 300 interruptions volontaires de grossesse ont été pratiquées en France au cours de l'année. C'est un chiffre en hausse par rapport aux années 2021 et 2019.