Dans un entretien exclusif accordé au magazine Elle, ce mardi 7 mai, Emmanuel Macron ouvre un débat sur les droits, mais surtout les devoirs, des pères après un divorce. Le président de la République souhaite mettre en place un « devoir de visite » en lieu et place d’un « droit de visite » pour les pères, c’est-à-dire « un devoir d’accompagnement, jusqu’à l’âge adulte » des enfants. « Je veux qu’on puisse ouvrir ce débat qui est au fond à la fois un débat sur la parentalité et un débat sur l’égalité entre les femmes et les hommes », assure le chef de l’Etat qui précise également que 85 % des familles monoparentales sont élevées par des femmes.
« Quand il y a un père, il faut qu’il exerce tous ses devoirs »
Emmanuel Macron poursuit et justifie sa volonté de mettre en place cette mesure. « Quand il y a un père, il faut qu’il exerce tous ses devoirs, et que la maman, quand elle est dans cette situation-là, puisse exiger des visites régulières. Elle doit pouvoir s’assurer que le père aussi […] est partie prenante de l’éducation de l’enfant », ajoute le président de la République qui pense qu'« un enfant qui ne voit jamais son père, c’est un enfant qui se sent abandonné, un enfant dont le développement affectif et éducatif n’est pas le même ».
Les familles monoparentales au coeur des débats
Cette annonce d’Emmanuel Macron intervient dans un contexte très particulier. Depuis plusieurs mois, la France est confrontée à une impressionnante vague de violences commises, le plus souvent, par des mineurs. Lors d’une récente conférence de presse, le chef de l’Etat avait indiqué que 60 % de ces mineurs concernés par ces faits de violences étaient issus de familles monoparentales. Ces familles sont au nombre de 1,7 million, aujourd’hui, en France. Dans 85 % d’entre elles, elles ont une femme à leur tête. Dans son entretien accordé au magazine Elle, Emmanuel Macron reconnaît que la situation « reste très difficile pour les familles monoparentales » malgré les dernières mesures mises en place par le gouvernement qui a essayé « d’améliorer les choses, les pensions alimentaires, le rôle de la Caisse d’allocation familiale, le fait que ce soit automatique, qu’on puisse aller prélever sur les revenus du père ».