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Exclu. Sarah El Haïry : « Il faut que l’ensemble des métiers puissent bénéficier du congé de naissance »

Publié le par Philippe Husson

Parents a interrogé Sarah El Haïry, ministre déléguée en charge de l’Enfance, la Jeunesse et les Familles, au sujet du congé de naissance et des inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes.

La création du congé de naissance a été annoncée par Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à l’Élysée le 16 janvier 2024. Plus court et mieux rémunéré, il doit remplacer l’actuel congé parental. “Après l’allongement du congé de paternité, je crois profondément que la mise en place d’un nouveau congé de naissance serait un élément utile”, précisait le président de la République qui évoquait dans le même temps sa volonté de lancer un “réarmement démographique” de la France.

Parents a interrogé Sarah El Haïry, ministre déléguée en charge de l’Enfance, la Jeunesse et les Familles, pour évoquer les modalités du congé de naissance, actuellement en arbitrage, et les pistes étudiées par le gouvernement. Sarah El Haïry explique : “La priorité est de permettre que le congé de naissance soit pris et mieux rémunéré. Il sera de fait plus court, c’est vrai. L’objectif est de retrouver des équilibres dans le couple.”

Le congé de naissance sera-t-il obligatoire pour les pères ?

Si les pères prennent aujourd’hui encore très (trop) peu le congé parental et l’entièreté du congé paternité, des voix s’élèvent pour demander que le congé de naissance soit obligatoire pour les papas. Ce à quoi la ministre répond : “Je ne pose jamais de discours de morale. Ce qui est certain, c’est que quand on a allongé le parental, on a vu que 7 pères sur 10 l’ont pris parce qu’il y a un vrai temps du lien affectif qui s’installe. Maintenant, il faut dire les choses, à la fin du mois il y a une réalité, une réalité financière et économique. Pour baisser cette pression, il faut mieux rémunérer et mieux accompagner, faire évoluer les mentalités.

Le congé de naissance sera-t-il accessible aux professions libérales ?

Une autre question régulièrement posée au sujet du futur congé de naissance est de savoir s’il sera accessible à toutes les professions, notamment aux professions libérales. La ministre nous explique : “Moi, je crois qu’il faut que l’ensemble des métiers puissent en bénéficier. On est encore en train d’y travailler, parce que ce ne sont pas les mêmes contraintes techniques à mettre en œuvre. Mais qu’on soit une profession libérale, qu’on soit commerçante, qu’on soit salariée, qu’on soit fonctionnaire, il faut aller chercher une égalité de traitement de ces grands moments de vie, parce qu’il n’y a pas de raison qu’on ait moins de possibilités si on est en profession libérale ou si on est on est salariée.”

La durée du congé de naissance sera-t-elle la même en fonction du nombre d’enfants ?

Le gouvernement étudie aussi actuellement la durée du congé de naissance en fonction du nombre d’enfants. “C’est un sujet encore en discussion […] aujourd’hui la réponse n’est pas encore définitivement posée” concède la ministre.

« Les inégalités professionnelles sont une réalité »

Sarah El Haïry veut croire à la création du congé de naissance pour combattre les inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes. Elle détaille : “Les inégalités professionnelles sont une réalité. 18 % de salaire en moins. La question de la maternité et le congé de naissance sont complémentaires. La maternité a des conséquences, malheureusement, sur le parcours professionnel. Je ne souhaite plus juste considérer que c’est un fait. Pour ça, il faut embarquer les entreprises sur la réalité de ces impacts. Il faut poser des constats communs, aller chercher les égalités de salaire, parce que c’est nécessaire et impliquer le deuxième parent dans l’arrivée de l’enfant, c’est prioritaire.” Elle entend donc faire évoluer les mentalités au sein des entreprises pour améliorer l’accompagnement des parents : “Ça veut dire qu’on reconnaît la question du mode de garde et qu’on l’accompagne, qu’on adapte parfois les horaires, qu’on est pas jugée par son employeur si on a un enfant malade, ça n’a pas de conséquence sur la carrière, si après une grossesse, qu’il y a eu une césarienne, on comprend que oui, il y a besoin parfois d’être un peu moins debout parce que la cicatrice fait mal et donc casser ces tabous à l’intérieur de l’entreprise […] C’est cette confiance-là que j’ai envie de continuer à bâtir.