C'est une grande première européenne : l'Espagne a officiellement adopté le 16 février 2023 la création d'un congé menstruel pour les femmes souffrant de règles douloureuses. La mesure fait partie d'un texte plus large, qui renforce également l'accès à l'avortement dans les hôpitaux publics, l'éducation sexuelle dans les écoles et instaure la distribution de moyens de contraception et de protections menstruelles dans les lycées.
Qu'est-ce que le congé menstruel ?
Le congé menstruel permettra aux femmes souffrant de règles douloureuses incapacitantes, dues, par exemple, à une pathologie telle que l'endométriose, de bénéficier d'un arrêt maladie. Il devra être accordé par un médecin et sera financé par la Sécurité sociale. Le texte de loi détaille qu'il s'agit « d'accorder à cette situation pathologique une régulation adaptée afin d'éliminer tout biais négatif [pour les femmes] dans le monde du travail. »
La durée maximum de cette « situation spéciale d'incapacité temporaire » n'est pas précisée par le texte de loi.
Hoy es un día histórico de avance en derechos feministas: la nueva Ley del Aborto y la Ley Trans y de derechos LGTBI van a ser ley 🏳️⚧️💚 pic.twitter.com/tcW0kGheTT
— Irene Montero (@IreneMontero) February 16, 2023
Briser un tabou
Pour le gouvernement de gauche, notamment pour la ministre de l'Égalité, Irene Montero, « c'est un jour historique pour les avancées féministes. » Il espère ainsi briser un tabou, persistant, autour des règles dans le monde du travail. Si c'est une première en Europe, d'autres pays du monde ont déjà adopté le congé menstruel, dont la Zambie et l'Indonésie, qui proposent un à deux jours payés par mois.
Les députés espagnols ayant exprimé des réticences face à l'instauration d'un congé menstruel craignent que cela occasionne un frein à l'embauche des femmes. Le Parti Populaire, conservateur et opposant de droite au gouvernement espagnol, évoque un risque de « marginalisation » et de « stigmatisation », ainsi que des « conséquences négatives sur le marché du travail. »