Même s’il y a des progrès, les clichés sexistes ont encore la dent dure. C’est le constat qui ressort d’une étude de la Drees (Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques) publiée ce jeudi 8 février. Réalisée chaque année, cette enquête se base sur les données de 2020 à 2022 du Baromètre d'opinion qui interroge de visu 4000 Français de 18 ans ou plus, représentatifs de la population.
Les conclusions de ce nouveau rapport sont donc sans équivoque : les stéréotypes et inégalités de genre au sein de la société française persistent. Si plus d’une personne sur deux rejette les stéréotypes de genre, une personne sur quatre y adhère. En parallèle, certains stéréotypes de genre dans le couple sont très ancrés : par exemple, une majorité de personnes sont d'accord avec l’idée que les mères savent mieux s’occuper des enfants que les pères.
Des stéréotypes surtout ancrés chez les hommes
Un Français sur cinq pense ainsi que dans l'idéal, les femmes devraient rester à la maison pour élever leurs enfants. Par ailleurs, concernant les tâches liées aux enfants, 60% des hommes estiment les partager à part égale, contre plutôt 50% des femmes. Concernant les activités qui leurs sont consacrées (repas, loisirs, éducation) : 46 % des femmes déclarent les faire majoritairement elles-mêmes plutôt que leur partenaire, contre 6 % des hommes.
L’organisme gouvernemental s’est également intéressé à la répartition des tâches domestiques dans les couples. Et force est de constater qu’elles restent très inégalitaires. En effet, plus d'une femme sur deux déclare assurer seule les tâches ménagères alors que ce n’est le cas que pour 7% des hommes. Plus globalement, les hommes se retrouvent deux fois plus souvent que les femmes dans la catégorie "adhésion forte" aux stéréotypes de genre (6% contre 12%) et sont, en revanche, bien moins nombreux dans la catégorie "rejet total" (10% contre 15 %).
Plus on est riche et plus les stéréotypes demeurent
L’étude note également que ces opinions sexistes proviennent principalement d’hommes répondant à certaines caractéristiques, à savoir "être un homme, avoir plus de 65 ans, avoir une pratique religieuse régulière, être immigré, être peu ou pas diplômé". Autre critère relevé par la Drees : plus on est riche et plus on a de chance d'adhérer à ces stéréotypes, "en particulier ceux concernant de supposées différences d’aptitudes professionnelles entre femmes et hommes". En revanche, être diplômé du supérieur augmente les chances de ne pas y adhérer.
Enfin, 40% des personnes interrogées estiment que les femmes font de meilleures infirmières que les hommes. En revanche, 9 Français sur 10 estiment que les filles ont autant l’esprit scientifique que les garçons.