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Endométriose : une méthode de dépistage basée sur le simple interrogatoire des patientes

Publié le par Alexandra Bresson

L'endométriose est une maladie de l’appareil génital féminin qui s’explique par le développement d’une muqueuse utérine en dehors de l’utérus, colonisant d’autres organes. Pour faciliter l'orientation des patientes vers des radiologues spécialisés, des médecins français ont conçu une nouvelle méthode basée sur un questionnaire qui permet un diagnostic plus rapide et non invasif. Un progrès majeur.

L'endométriose est une maladie inflammatoire de la muqueuse utérine qui cause de graves douleurs et de l’infertilité chez les femmes. Elle est due à la présence d’endomètre (muqueuse utérine) hors de l’utérus. Ce tissu, qui colonise d’autres organes, réagit aussi en fonction des variations du cycle menstruel. Entre 1 et 2 femmes sur 10 en âge de procréer sont touchées, soit 2 à 4 millions de femmes en France. La maladie est aussi problématique pour les médecins car les symptômes ne sont pas spécifiques, retardant le diagnostic de plusieurs années, entraînant des coûts économiques et sociaux (dégradation du bien-être et de la vie sociale, absentéisme à l’école et au travail...) importants.

Ainsi, on compte en moyenne sept ans d’errance diagnostique durant lesquels la pathologie peut s’aggraver. Aucun traitement ne guérit l’endométriose et les options thérapeutiques restent limitées : antalgiques, anti-inflammatoires, traitements hormonaux, intervention chirurgicale, assistance médicale à la procréation (AMP). C'est sur ce long délai entre l'apparition des symptômes et le diagnostic de la maladie que des médecins de l’hôpital Cochin Port-Royal AP-HP, d’Université de Paris et de l’Inserm ont souhaité travailler. Ces derniers ont établi un score clinique basé sur un questionnaire des patientes qui pourrait permettre d'identifier celles à haut risque d’endométriose.

« Permettre un diagnostic non chirurgical de l'endométriose »

Pour ce faire, l'équipe scientifique dont l'étude a été publiée dans la revue eClinicalMedicine a étudié les données extraites de questionnaires préopératoires remplis par 2 527 patientes prises en charge dans le service de chirurgie gynécologique et médecine de la reproduction de l’hôpital Cochin Port-Royal AP-HP, entre 2005 et 2018. Un total de cinq symptômes douloureux a été évalué à l'aide d'échelles allant de 0 à 10 : dysménorrhée (douleurs menstruelles) primaire ou secondaire (reliée à un trouble gynécologique), dyspareunie (douleurs ressenties pendant et après les rapports sexuels), douleurs d'origine gastro-intestinale, douleurs urinaires et douleurs pelviennes chroniques non cycliques.

5 symptômes douloureux ont été évalués à l'aide d'échelles allant de 0 à 10 : dysménorrhée, dyspareunie, douleurs d'origine gastro-intestinale, douleurs urinaires et douleurs pelviennes.

Comme l'expliquent les médecins, les résultats obtenus « ont permis de développer un score qui prédit de manière fiable la probabilité d'endométriose. Il devrait favoriser l'orientation des femmes vers des radiologues pour permettre un diagnostic non chirurgical de l'endométriose. » La prochaine étape sera d’utiliser ce score en population générale via l'usage d'applications numériques pour identifier les femmes à risque d’endométriose. Un procédé qui permettrait ainsi de raccourcir leurs délais de prise en charge, « un enjeu majeur en termes de santé publique », concluent les chercheurs. Les patientes détectées devraient ensuite être orientées vers des équipes multidisciplinaires spécialisées.

Le président Emmanuel Macron a lancé début janvier une stratégie nationale de lutte contre l’endométriose, en faisant de sa reconnaissance et de sa prise en charge « une priorité nationale ».

Cette annonce intervient alors que le président Emmanuel Macron a lancé début janvier une stratégie nationale de lutte contre l’endométriose, en faisant de sa reconnaissance et de sa prise en charge « une priorité nationale ». Outre le développement de la recherche, l'une de ses priorités sera de permettre aux personnes atteintes d’accéder rapidement, et sur tout le territoire, à un diagnostic rapide suivi d’une prise en charge de qualité. Des filières territoriales spécifiques devaient se développer dans chaque région, sous l’égide des Agences régionales de santé. De même, le ministère de la Santé estime que l’endométriose doit devenir une priorité des formations initiale et continue des professionnels de santé.

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