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En piscine, le mélange du chlore avec l'urine est très dangereux

Publié le par Alexandra Bresson

Des chercheurs mettent en garde les baigneurs contre l'apparition de dangereuses substances dans les piscines municipales, provoquée par un mélange entre l'urine et le chlore. Si ce risque est rare, les effets sont graves.

Quand il s'agit de piscines publiques, beaucoup de personnes s'inquiètent du risque de contamination microbiologique lié aux surfaces et au sol. Mais depuis quelques années, un autre risque est souvent évoqué, celui du mélange dangereux entre l'acide urique et certains acides aminés contenus dans l'urine, et le chlore. Un danger par ailleurs évoqué , qui précise que « l’urine et la sueur, constituées essentiellement de composés azotés, peuvent interagir avec les produits chimiques utilisés comme agents de traitement de l’eau des bassins ».

Une étude menée par des chercheurs de l'université Purdue aux Etats-Unis, et relayéeconfirme que cette pratique peu ragoûtante n'est pas aussi bénigne qu'on le pense. « Si c'était une seule personne qui faisait pipi dans la piscine, alors cela ne constituerait pas un problème », explique Ernest Blatchley, l'un des auteurs de l'étude. « Mais nous avons des preuves suggérant qu'il existe des circonstances où la concentration de ces composés pourrait s'avérer nuisible pour la santé ». En effet, certaines interactions peuvent conduire à la formation de sous-produits potentiellement toxiques.

Des risques pour les yeux et la peau

En raison de ces mélanges, deux substances dangereuses à haute dose se forment : du trichloramine et du chlorure de cyanogène. , le premier composé, volatil et à l’origine de l’odeur caractéristique des halls de piscine « peut provoquer des irritations oculaires, cutanées et respiratoires, des rhinites et des asthmes ». Le chlorure de cyanogène est quant à lui un irritant qui peut affecter la capacité de l'organisme à utiliser l'oxygène. Mais la concentration exacte de ces substances est difficile à mesurer sur un moment donné car elles se forment et se désintègrent rapidement.

Difficile donc de savoir si leur présence devient toxique, même si ce risque est rare, sauf en cas de piscines pleines à craquer. Les chercheurs ont estimé qu'un nageur moyen laisse derrière lui entre 50 et 80 millilitres d'urine. Si ce phénomène est de plus en plus connu, il n'est pas possible d'y remédier en augmentant le niveau de chlore : une mesure qui ne ferait que favoriser ces réactions chimiques. Les chercheurs appellent donc à sensibiliser les baigneurs sur l'importance de ne pas uriner dans les piscines. Un réflexe qui permettrait de limiter le recours au chlore, et ainsi réduire le risque d'autres interactions chimiques dangereuses.

*Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail

**Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles