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En France, plus de 10 000 décès annuels liés à un mauvais usage du médicament


Publié le par Alexandra Bresson

Les médicaments sont indispensables à notre santé et nous protègent. Mais leur usage n’est pas anodin car les accidents médicamenteux entraînent des milliers de décès et d'hospitalisations par an, comme le rappelle le Collectif Bon Usage du Médicament, qui rassemble l’ensemble des acteurs de la chaîne du médicament. Ce dernier vient de publier un guide pour faire savoir comment les utiliser de la meilleure façon possible pour la santé.

Les médicaments sont une chance pour les patients puisqu'ils soulagent, guérissent et prolongent la vie. Mais dans certains cas (mauvais dosage, mauvaise prise, non-respect du traitement prescrit, interaction entre plusieurs médicaments...), leur consommation peut avoir des effets négatifs sur notre santé et entraîner des troubles. On parle alors de “iatrogénie médicamenteuse”, un terme médical qui désigne les conséquences sur la santé d’un mauvais usage de médicaments. Ces accidents sont responsables chaque année de plus de 10 000 décès, soit trois fois plus que les accidents de la route, et plus de 130 000 hospitalisations, selon les chiffres

Ce dernier publie le “Guide du bon usage des médicaments” qui contient 10 préconisations pour encourager cette politique, et a été présenté au ministère de la Santé. Avec ce document, les experts souhaitent informer que le bon usage du médicament est un vrai enjeu de santé publique, car dans 45 à 70 % des cas ces accidents seraient évitables. « Le bon usage est l’affaire de tous les acteurs qui prescrivent les médicaments, les dispensent ou accompagnent les patients. Un dialogue entre le patient et les professionnels de santé, mais aussi entre professionnels de santé est clé pour avertir, conseiller et détecter les signes d’alerte devant faire évoquer un accident médicamenteux », explique le collectif.

Un « Observatoire du bon usage du médicament” pour porter le message

Ces signes d’alerte peuvent s'avérer très banals : une fatigue excessive, diminution de l’appétit, perte de poids, vertiges, un malaise, des troubles de l’équilibre, une chute, des pertes de mémoire, des troubles digestifs ou urinaires, des palpitations, des troubles de la vision... Mais ils doivent conduire les patients à en parler immédiatement à leur pharmacien ou médecin traitant. Le risque concerne particulièrement les personnes âgées, qui souffrent souvent de plusieurs maladies et prennent donc quotidiennement plusieurs médicaments. Cette « polymédication » s’accompagne d’un risque accru de prescriptions inappropriées, d’interactions entre les médicaments et d’effets indésirables.

« Avec l’âge, des modifications physiologiques d’organes comme le foie et les reins peuvent perturber l’élimination des médicaments, tandis que la diminution des capacités cognitives rend plus difficile le suivi de traitements complexes. Une utilisation de médicaments inappropriés a été retrouvée chez 53,5 % des patients de plus de 75 ans », ajoute le collectif. Les résultats d'une première campagne de sensibilisation menée en 2015, dont l'objectif était d’inciter les seniors à dialoguer davantage avec leurs médecins et pharmaciens, ont montré un très fort intérêt de leur part pour ce sujet, puisque 62 % d'entre eux ont conservé le guide « Bon usage » et deux tiers disent en avoir parlé.

Cette fois, les experts veulent aller plus loin et demandent que le 22 mars devienne la « Journée nationale du bon usage du médicament », et souhaitent fixer un objectif à 5 ans de réduction des décès et des hospitalisations dus au mauvais usage du médicament. Ses membres se prononcent par ailleurs pour la création d'un “Observatoire du bon usage du médicament” et pour renforcer la formation de tous les professionnels de santé dans ce domaine. Du côté des patients, il est recommandé de toujours respecter la posologie et la prescription d'un médicament, d'informer le ou les médecins de tous les médicaments consommés, et de ne jamais hésiter à demander s’il existe des risques d’interactions.

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