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En consultation, 70 % des patients ont déjà menti à leur médecin

Publié le par Alexandra Bresson

Une étude basée sur un sondage mené auprès de milliers de personnes indique que la peur d'être jugé ou l'embarras ont déjà poussé un bon nombre d'entre elles à ne pas dévoiler des détails importants sur leur santé à leur médecin. Un comportement qui ne serait pas sans risque.

Lorsque votre médecin vous demande à quelle fréquence vous pratiquez de l'exercice physique, donnez-vous une réponse honnête ? Qu'en est-il lorsqu'il ou elle vous interroge sur ce que vous avez mangé récemment ? Si vous lui avez déjà menti, vous n'êtes pas seul. Une étude menée par des chercheurs de l'University of Utah Health montre que 60 à 80 % des personnes interrogées n’ont pas communiqué à leurs médecins des informations qui pourraient être utiles à leur santé. Outre le fait d'aborder les thèmes récurrents que sont le régime alimentaire et la pratique d'activité physique, plus du tiers des répondants n’ont pas pris la parole car ils n'étaient pas d'accord avec la recommandation de leur médecin.

Une autre réponse courante consistait à ne pas communiquer avec lui car ils n'osaient pas admettre qu'ils ne comprenaient pas les instructions données. Ainsi, lorsque les répondants ont expliqué pourquoi ils n'étaient pas totalement transparents envers leur médecin, la plupart ont déclaré qu'ils voulaient éviter d'être jugés et ne voulaient pas être prévenus de la gravité de certains « mauvais » comportements. Et plus de la moitié étaient tout simplement trop gênés pour dire la vérité. « Les gens veulent que leur médecin leur voue une grande estime », explique le Pr Angela Fagerlin, auteure principale de l'étude. « Ils craignent d'être catalogués comme des personnes qui ne prennent pas de bonnes décisions. »

Les femmes mentiraient le plus

Les informations sur cette étude « relation médecin-patient » sont issues d'une enquête en ligne menée auprès de deux populations. Un sondage mis au point avec la participation de médecins, de psychologues, de chercheurs et de patients a recueilli les réponses de 2 011 participants âgés en moyenne de 36 ans et a de nouveau été envoyé à 2 499 personnes âgées de 61 ans en moyenne. Les participants ont été confrontés à sept scénarios courants dans lesquels un patient pouvait être enclin à dissimuler des comportements liés à sa santé à son clinicien, ils ont été invités à sélectionner toutes les situations qu'ils ont déjà vécues et à expliquer pourquoi ils avaient décidé de mentir à ce moment-là.

Les résultats indiquent que ce sont les femmes d'âges jeunes qui se déclaraient elles-mêmes en mauvaise santé qui ont le plus souvent avoué d'avoir omis de divulguer des informations médicalement pertinentes à leur clinicien. « Nous devons également tenir compte de la possibilité intéressante que les participants à l'enquête aient caché des informations sur ce qu'ils ont dissimulé, ce qui voudrait dire que notre étude a sous-estimé la prévalence de ce phénomène », estiment les chercheurs. Mais ces derniers mettent en garde : plus le patient est « malhonnête » envers son médecin, moins ce dernier peut donner un avis précis et pertinent car il ne dispose pas de tous les faits.

« Si les patients cachent des informations sur ce qu'ils mangent ou s'ils prennent des médicaments, cela peut avoir des conséquences pour leur santé. Surtout s'ils souffrent d'une maladie chronique », ajoutent les chercheurs. Il s'agit désormais de résoudre ce problème en répétant l'étude tout en veillant cette fois à parler aux patients immédiatement après les consultations, mais, selon eux, les patients ne seraient pas les seuls à blâmer. « La manière dont les cliniciens communiquent dans certaines situations peut amener les patients à hésiter à s'ouvrir. Cela soulève cette question : y a-t-il un moyen de les former pour faire en sorte que leurs patients se sentent plus à l'aise ? », conclut le Pr Angela Fagerlin.

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