Cela fait une semaine que Nahel, jeune adolescent de 17 ans, a été tué par balle par un policier à Nanterre. Depuis, les nuits sont secouées par des émeutes urbaines ayant entraîné de nombreux dommages matériels, malgré une accalmie ces dernières 48 heures. Il faut dire que le gouvernement n’a pas lésiné sur les moyens pour réprimer ces violences, pointant également du doigt la responsabilité des parents.
Des vidéos devenues virales
Certains n’ont pas attendu les remontrances d’Emmanuel Macron pour empêcher leurs enfants de prendre part à ces scènes de guérilla urbaine qui alimentent les chaînes d’info depuis plusieurs jours. Des vidéos de parents allant chercher leur progéniture au beau milieu des émeutes ont notamment fait le tour des réseaux sociaux. Sur l’une d’elles, on peut voir un père gronder son fils, tout penaud, et le ramener dans la voiture. Sur un autre, c’est une mère qui tire son fils de force pour le conduire loin de l’agitation. Des vidéos qui ont été énormément likées sur les réseaux sociaux.
La responsabilité des parents questionnée
En effet, parmi les émeutiers, nombreux sont ceux qui sont mineurs ou tout juste majeurs, répondant donc de la responsabilité parentale. « Un tiers des personnes interpellées la nuit dernière sont des jeunes, parfois très jeunes. J’appelle les parents à la responsabilité », a ainsi tweeté le chef de l’Etat. « La méthode, c’est deux claques et au lit ! » a quant à lui commenté le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, remettant ainsi en cause la loi interdisant la fessée. Des petites phrases qui donnent la sensation aux parents issus des quartiers populaires d’être déconsidérés par les plus hautes sphères. Le sociologue Fabien Truong reproche ainsi le ton moralisateur du gouvernement qui semble oublier les difficultés, les contextes familiaux souvent lourds, le fait que beaucoup de parents dans ces quartiers travaillent de nuit. « Ce ne sont pas des parents démissionnaires, mais ils ne sont pas toujours là pour contrôler les faits et gestes de leurs enfants », assure-t-il auprès de 20 Minutes. Et d’ajouter : « Renforcer la présence de travailleurs sociaux, d’enseignants ou d’éducateurs susceptibles de les aider serait plus efficace. » Un sujet qui n’a pas fini de faire débat.