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EasyCov, un test salivaire ultra-rapide pour dépister le Covid-19

Publié le par Alexandra Bresson

Un test salivaire pour détecter le Sars-CoV2, virus à l’origine du Covid19, baptisé « EasyCov » a été développé par les chercheurs français et mis sur le marché au mois de juin. Ce test donne son résultat en moins d'une heure et peut être utilisé sur le terrain car il n'a pas besoin de beaucoup de réactifs ni de grosses machines pour être lu.

Actuellement, le principal test utilisé pour diagnostiquer une infection par le Sars-CoV2, à l'origine de la COVID-19, est une technique appelée « RT-PCR » dont le but est de révéler la présence du matériel génétique viral avec un échantillon recueilli dans le nez ou dans la gorge des patients. Outre ce test, il existe aussi des tests dits « sérologiques » pour détecter les anticorps qui circulent dans le sang des patients. Selon la Fondation pour la Recherche Médicale (FRM), « ces derniers sont produits par les cellules immunitaires lors de l’infection afin de détruire le virus. Cette dernière information pourrait s’avérer importante pour identifier des personnes immunisées contre le Sars-CoV2. »

Depuis ce mois de juin, des chercheurs français au sein du laboratoire Sys2Diag* commercialisent un troisième type de test qui fonctionne cette fois à partir de salive, de quoi accélérer et massifier encore la stratégie de tests préconisée par l’OMS depuis le début de la pandémie. Comme l'explique le CNRS dans une note d'informations, ce test portable baptisé « EasyCov » demande quelques gouttes de salive, un tube à essai, et moins d’une heure de chauffe à 65 °C pour livrer son résultat. Son but : diagnostiquer presque instantanément les patients atteints par la Covid-19. Une étude pilotée au CHU de Montpellier depuis le 11 avril a permis de confirmer ses performances en conditions réelles.

Un test de terrain rapide

A ce jour, 200 000 kits sont produits chaque semaine (avec marquage « CE »), et commercialisés via le groupe de laboratoires de biologie médicale Inovie. Concrètement, ce test est réalisable sur le terrain en moins d’une heure par un professionnel de santé en prélevant un échantillon de 1 ml de salive sous la langue du patient, qui sera déposé successivement dans deux tubes chauffés à 65° grâce à un système nomade. Une lecture des résultats colorimétrique permet de diagnostiquer la présence du virus chez la personne testée. Ainsi, celui-ci n'a pas besoin de temps de traitement conséquent en laboratoire d'analyses médicales ou d'équipements importants (réactifs) à l'inverse des tests actuels.

« Avec un test de terrain rapide, quatre à cinq fois moins cher que les tests actuels, on peut tester des passagers avant qu’ils n’embarquent dans un avion ou un bateau, ou envisager de tester régulièrement les résidents et personnels des Ehpad. », détaille le Pr Franck Molina, chercheur au CNRS. « L’idée était de faire un test léger et facile d’usage, pour arrêter d’acheter de grosses machines qui consomment beaucoup de réactifs ». Le choix de fabriquer ce type de test était risqué car bien que la salive soit l'un des principaux vecteurs du virus, autre que les sécrétions nasales, celle-ci est connue pour être un important perturbateur biologique car pleine d’enzymes, de bactéries et de cellules.

Mais l'équipe scientifique voulait éviter d’aller chercher du virus au fond des fosses nasales. Une « opération qui peut se révéler douloureuse pour le patient, et risquée pour le soignant, car le prélèvement peut provoquer un éternuement. », ajoute le chercheur. Alors que les tests cliniques ont été réalisés entre avril et mai sur 133 patients, le partenaire industriel de l'équipe scientifique, la société SkillCell, débutait les démarches pour lancer la fabrication au plus vite : EasyCov a vu le jour en 3 mois contre 2 à 3 ans habituellement. A noter que son déploiement chez les médecins de ville ou en tant qu'auto-test réalisable à la maison dépendra du cadre fixé par les autorités de santé.

*Un laboratoire qui associe des chercheurs CNRS et des chercheurs des entreprises Alcediag et SkillCell (groupe Alcen), sous la houlette du biologiste Franck Molina. 

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