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Dons du sang : les adolescentes plus à risque de carence en fer

Publié le par Alexandra Bresson

Des chercheurs affirment que les adolescents, et plus particulièrement les filles, doivent être davantage protégés lorsqu'ils effectuent un don du sang. Cette population est en effet très vulnérable à l'un des principaux risques de ce geste altruiste : la carence voire l'anémie en fer.

Une carence en fer est souvent asymptomatique, mais si elle s’accentue, elle provoque une fatigue, essoufflements ou encore des maux de tête... Deux causes sont fréquentes : des pertes de sang ou un manque de fer dans l’alimentation quotidienne. Des chercheurs de l'université de John Hopkins viennent de publier une étude indiquant qu'une population y est particulièrement vulnérable, à savoir les adolescentes, et que pour cette raison des contrôles supplémentaires doivent s'imposer lors d'un don de sang. Leurs conclusions révèlent en effet que les adolescentes qui donnent leur sang sont plus susceptibles que les autres donneurs d'avoir de faibles réserves en fer, voire de présenter une anémie.

Une différence qui a son importance puisque ces dernières s'exposeraient à terme à des conséquences négatives sur le développement de leur cerveau. Les chercheurs précisent que si les médecins des centres de dons ne prennent pas en compte le fait que les adolescentes ont généralement des volumes de sang plus faibles, celles-ci sont amenées à en donner une quantité aussi importante que le reste de la population. Elles subissent de fait une très grande perte d'hémoglobine, substance présente dans les globules rouges du sang qui leur permet de transporter l’oxygène vers les organes du corps (l’anémie survient quand le taux d’hémoglobine est inférieur aux valeurs normales).

Les adolescents, des donneurs éligibles mais à risque

Sans compter que les femmes sont encore plus exposées à ce risque en raison d'une perte de sang au cours de leurs menstruations chaque mois. « De nombreuses études ont montré que l’âge précoce, le sexe féminin et la fréquence accrue des dons de sang sont associés à des taux sériques de ferritine plus bas. Mais aucune étude n’a comparé la prévalence de la carence en fer et de l’anémie associée, entre les donneurs de sang et les non-donneurs, en particulier les adolescents. », expliquent les chercheurs. À cette fin, ils ont analysé les données d'une enquête nationale qui comprenait des prélèvements de sang ainsi que des questions sur l'historique des dons de sang au cours des 12 derniers mois.

Ils ont trouvé 9 647 participantes âgées de 16 à 49 ans, qui avaient fourni à la fois des échantillons de sang et des informations sur l’historique de leurs dons, dont 2 419 adolescentes âgées de 16 à 19 ans. Ils ont alors constaté que les taux sériques moyens de ferritine étaient significativement plus bas chez les donneurs de sang que chez les non-donneurs, à la fois chez les adolescents et chez les adultes. Mais il se trouve que la prévalence de l'anémie ferriprive était de 9,5% chez les donneuses adolescentes et de 7,9% chez les donneuses adultes. « Un faible nombre, mais qui reste supérieur à la prévalence des non-donneurs dans les deux groupes d'âge, qui était de 6,1%. », ajoutent les chercheurs.

Quelles mesures pour limiter le risque ?

En outre, 22,6% des donneuses adolescentes, et 18,3% des donneuses adultes n'avaient plus aucune réserve en fer. Ces résultats incitent les chercheurs à demander davantage de protections pour les donneuses adolescentes que celles déjà mises en place, à savoir un dépistage de l'hémoglobine, un poids minimum requis et un intervalle minimum de huit semaines entre chaque don de sang. Ils suggèrent par exemple l'instauration d'une supplémentation en fer par voie orale, un intervalle de temps minimum plus important entre chaque don, ou de privilégier chez ce type de population des dons pour d'autres produits sanguins, tels que les plaquettes et le plasma plutôt qu'un prélèvement de sang total.

« Nous ne disons pas que les donneurs éligibles ne devraient pas donner car il existe des problèmes liés au manque d'approvisionnement en sang. Cependant, de nouvelles réglementations pourraient contribuer à rendre le don de sang encore plus sûr pour les jeunes donneurs. », concluent les chercheurs. En cas de symptômes évoquant une anémie en fer, une consultation auprès de son médecin traitant est indispensable pour faire un bilan sanguin. Le traitement repose sur un apport de fer par la prise de comprimés, sans oublier d'identifier et de traiter la cause du manque de fer. Selon l'Assurance maladie, 25 % des femmes non ménopausées présentent un déficit en fer, et 5 % une anémie.

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