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« Devoir de visite » des pères : les associations pas totalement convaincues par la mesure

Publié le par Arthur Blanquet

Au lendemain de l'annonce du président de la République qui souhaite instaurer un "devoir de visite" pour les pères divorcés, certaines voix s'élèvent contre cette future mesure.

Emmanuel Macron n'a visiblement pas convaincu. Dans une interview accordée au magazine Elle, ce 7 mai, le président de la République a indiqué son souhait d'instaurer un "devoir de visite", en lieu et place du "droit de visite" pour les pères divorcés. Mais cette mesure a soulevé des interrogations au sein de certaines associations et chez certains élus. Invitée de BFMTV, ce mercredi 8 mai, Josette Elombo, présidente de la fédération syndicale des familles monoparentales, a fait part de ses réserves, suite à l'annonce du chef de l'Etat.

"Comment vous voulez contraindre un parent défaillant ?"

"Moi, je n'aime pas la contrainte. Tout ce qui est relationnel, on ne peut pas le contraindre. Donc je ne sais pas comment on peut utiliser le mot de devoir. Comment vous voulez contraindre un parent défaillant alors qu'on arrive déjà pas à faire payer la pension alimentaire ? Un problème qui n'est déjà pas réglé", a-t-elle indiqué. Josette Elombo a ensuite mis le doigt sur un phénomène que pourrait provoquer cette mesure si elle est mise en place : le risque d'imposer un devoir de visite dans des familles où existeraient des violences intrafamiliales non connues. "La violence n'est pas toujours visible, elle n'est pas toujours connue... et donc obliger une maman et ses enfants à voir le père, ça peut être dangereux", a ajouté la représentante syndicale.

"Devoir de visite" : pourquoi Emmanuel Macron veut l'instaurer ?

Dans son entretien accordé au magazine Elle, le président de la République justifie sa volonté d'instaurer un "devoir de visite". "Quand il y a un père, il faut qu’il exerce tous ses devoirs, et que la maman, quand elle est dans cette situation-là, puisse exiger des visites régulières. Elle doit pouvoir s’assurer que le père aussi […] est partie prenante de l’éducation de l’enfant", ajoute le locataire de l'Elysée qui pense qu'"un enfant qui ne voit jamais son père, c’est un enfant qui se sent abandonné, un enfant dont le développement affectif et éducatif n’est pas le même". Pour rappel, les familles monoparentales sont au nombre de 1,7 million, en France. Dans 85 % d’entre elles, elles ont une femme à leur tête