On sait désormais que les hommes aussi peuvent être touchés par une dépression post-partum, survenant dans les mois qui suivent la naissance d’un bébé. Dans une nouvelle étude, publiée mi-septembre dans la revue BMC Pregnancy and Childbirth (Source 1), des chercheurs estiment que les jeunes papas devraient eux-aussi se voir proposer un test pour diagnostiquer une éventuelle dépression du post-partum, étant donné son retentissement sur le nouveau-né et la famille tout entière.
L’étude a été menée au sein d’une clinique de l’Illinois (États-Unis), entre octobre 2021 et juillet 2022. Les chercheurs sont parvenus à faire passer le test de dépistage à 24 pères, dont 30 % se sont révélés positifs, autrement dit souffrant de dépression post-partum. Les chercheurs rapportent avoir constaté que les jeunes pères cachaient leur véritable état de santé, dans une volonté de ne pas inquiéter leur compagne, qu’ils veulent soutenir au maximum.
Dépister les hommes pour soutenir les femmes
« Beaucoup de pères sont stressés. Ils ont peur. Ils ont du mal à concilier travail et responsabilités parentales et partenaires. Souvent, les hommes ne vont pas bien, mais personne ne leur pose la question », a déclaré le Dr Sam Wainwright, coauteur de l’étude, dans un communiqué. « Une femme à risque de dépression post-partum est beaucoup plus susceptible de souffrir de dépression post-partum si elle a un partenaire déprimé », a ajouté le chercheur.
Les scientifiques estiment que s’attaquer à la santé mentale des pères pourrait constituer un outil puissant et inexploité pour prendre soin de la maternité et de la parentalité en général. En outre, certains des pères interrogés ici n’avaient pas de médecin traitant. Les incorporer au dépistage de la dépression post-partum permettrait aussi de les remettre dans le circuit du soin et d’avoir un meilleur suivi médical.