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Dépression post-partum : les hommes seraient autant concernés que les femmes

Publié le par Hélène Bour

La dépression du post-partum n’est pas réservée qu’aux jeunes mamans. Les hommes peuvent aussi en souffrir, comme le démontre une nouvelle étude scientifique. Ses résultats.

On s’en doutait, mais voilà, une large étude qui devrait achever de nous convaincre et faire taire les sceptiques : la dépression post-partum est loin d’être exclusivement féminine. Si les jeunes mères y sont sujettes, les jeunes pères aussi. Et ces derniers seraient même presque autant concernés !

Publiée dans le JAMA Pediatrics, une étude américaine suggère ainsi que les jeunes papas seraient presque aussi susceptibles de présenter des symptômes de dépression du post-partum que les jeunes mamans.

Les chercheurs ont ici examiné les résultats de tests de la dépression auprès de jeunes parents lors de 9 572 visites pour leur enfant, dans une clinique de pédiatrie. Sur ces quelques 9 500 visites, 2 946 visites étaient effectuées par des papas (soit 31% des visites seulement), dont 806 ont scrupuleusement répondu aux tests de dépression. Ainsi, dans l’ensemble, 4,4% des pères interrogés ont été diagnostiqués comme souffrant de dépression, contre 5% des mères interrogées. Soit un chiffre très proche !

Mais, rapporté au nombre total de parents interrogés, les pères ne représentaient que 11,7% des personnes dépistées positives pour la dépression. Pour les scientifiques, ce chiffre suggère que de nombreux pères ne sont pas diagnostiqués ni traités pour leurs symptômes dépressifs.

Nous savons que les papas déprimés sont moins engagés avec leurs enfants, ce qui peut entraîner des problèmes cognitifs et comportementaux”, a souligné Erika R.Cheng, épidémiologiste et principale auteure de l’étude. “Les papas qui éprouvent des symptômes de dépression - comprenant la tristesse, l'irritabilité, l'agitation et la colère - ne devraient pas cacher leurs sentiments, car une aide médicale est disponible.

Des hommes moins présents aux visites postnatales, et moins enclins à parler de leurs problèmes

Pour les chercheurs, deux problèmes se distinguent : d’une part, les visites post-natales et chez le pédiatre sont principalement effectuées par la mère du nouveau-né. Le papa n’y est que rarement présent, alors que ces visites médicales pourraient permettre aux médecins de constater un état dépressif. D’autre part, les pères sont moins enclins que les mères à avouer souffrir de symptômes dépressifs, et ne signalent pas forcément les mêmes symptômes que chez les femmes. Un homme parlera ainsi davantage de problèmes d’irritabilité, de comportement impulsif, d’abus d’alcool, là où, une femme parle souvent de grande tristesse et d’épisodes de larmes.

Aller ensemble chez le pédiatre ou se répartir les visites médicales postnatales peut être un bon moyen de parler au médecin de ces symptômes, afin qu’un épisode dépressif soit diagnostiqué et pris en charge correctement (soutien psychologique, soutien au quotidien, adaptation du temps de travail, médicaments...).

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