Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

Dépistage du cancer du col de l’utérus : le test HPV recommandé chez les femmes de plus de 30 ans

Publié le par Alexandra Bresson

La Haute Autorité de Santé se prononce pour le passage au test HPV comme examen de dépistage du cancer du col de l'utérus pour les femmes à partir de 30 ans. Entre 25 et 30 ans, le dépistage reste en revanche fondé sur la réalisation d'un examen cytologique.

L’infection à papillomavirus humain (HPV) est l’infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquente. Près de 80 % des personnes (hommes et femmes confondus) seront infectées au cours de leur vie.  La plupart du temps, l’infection est transitoire car l’organisme élimine spontanément le virus. Mais dans près de 10 % des cas, le papillomavirus persiste. S’il s’agit d’un HPV dit « à haut risque », on en dénombre aujourd'hui une douzaine, il peut évoluer en cancer. Le dépistage permet de détecter des anomalies des cellules du col de l’utérus et de les traiter avant qu’elles n’évoluent en cancer ou de diagnostiquer des cancers à un stade précoce et ainsi d’améliorer les chances de guérison. 

Le cancer du col de l'utérus se développe le plus souvent sans symptômes particuliers. L’évolution est lente entre l’infection à HPV, l’apparition de lésions précancéreuses, et celle d’un cancer : les délais sont de 10 à 20 ans entre infection et cancer. Le dépistage permet donc de détecter des anomalies des cellules du col de l’utérus et de les traiter avant qu’elles n’évoluent en cancer, mais aussi de diagnostiquer des cancers à un stade précoce et ainsi d’améliorer les chances de guérison. Depuis mai 2018, le dépistage du cancer du col de l’utérus (CCU) s’appuie sur un programme national de dépistage organisé (PNDO). Ce dernier s’adresse à toutes les femmes entre 25 et 65 ans.

Les modalités de dépistage varient désormais selon l’âge des femmes

Sur ce sujet, l'agence sanitaire Santé Publique France vient de faire savoir que la Haute Autorité de Santé (HAS) a décidé que les modalités de dépistage du cancer du col de l’utérus chez les femmes de 25 à 29 ans sont maintenues, mais évoluent pour celles de 30 à 65 ans. Ainsi, pour les femmes entre 25 et 29 ans, le test de dépistage demeure l'examen cytologique à réaliser tous les 3 ans, après deux premiers tests réalisés à 1 an d’intervalle, et dont les résultats sont normaux. Plus précisément, il s'agit d'une analyse morphologique des cellules du col de l’utérus pour détecter précocement la présence de cellules anormales et de cellules précancéreuses qui pourraient évoluer en lésions cancéreuses.

Comme l'explique la HAS, « cet examen présente une sensibilité pour la détection des lésions précancéreuses comprise entre 51 et 53 % et une spécificité comprise entre 96 et 98%. Son interprétation est variable selon les observateurs, ce qui représente une limite. » Pour les femmes de 30 ans à 65 ans, la HAS a, en revanche, fait évoluer les modalités de dépistage, en actualisant ses recommandations de 2010. Elle recommande que le test HPV, plus efficace pour ces femmes, remplace l’examen cytologique. Ce test, qui doit être réalisé 3 ans après le dernier examen cytologique avec un résultat normal, détecte la présence du virus HPV dans les cellules du col de l'utérus.

Un frottis pour deux examens différents

Un nouveau test est à refaire tous les 5 ans, jusqu’à 65 ans, si le résultat est négatif. Pourquoi une telle décision ? « Avant 30 ans, les infections à HPV transitoires sont très fréquentes : en identifiant des infections qui auraient spontanément disparu, le dépistage par test HPV risquerait d’entrainer des examens et des traitements inutiles. », indique la HAS. Ces deux tests ont comme point commun d'être réalisés par prélèvement de cellules au niveau du col de l’utérus (frottis). « Mais à la différence de l’examen cytologique qui s’intéresse à la morphologie des cellules, le test HPV cherche la présence d’ADN du virus HPV à haut risque chez les femmes. », souligne pour sa part Santé Publique France.

A noter que le dépistage du cancer du col de l'utérus doit s'accompagner d'une autre méthode de prévention : la vaccination contre les infections à HPV. Celle-ci protège contre des types de HPV qui causent le cancer du col de l’utérus, et est recommandée pour toutes les jeunes filles et tous les jeunes garçons de 11 à 14 ans avec un rattrapage vaccinal possible entre 15 et 19 ans. La HAS recommande de la faire avant les premiers rapports sexuels et donc avant d’avoir été exposé au virus HPV. Selon les derniers chiffres, on dénombre près de 3 000 nouveaux cas de cancers invasifs en France et plus de 1 000 décès chaque année. Trois quarts des cas sont diagnostiqués chez des femmes jeunes, âgées de 25 à 64 ans.

Sujets associés