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Dépakine : les rejets de l'usine Sanofi rendent-ils les enfants malades ?

Publié le par Anaïs Bence

Une maman de deux enfants, qui travaille près de l'usine Sanofi de Mourenx, s'interroge sur les rejets de l'établissement. Elle a décidé de porter plainte pour mise en danger d'autrui. D'autres familles pourraient suivre.

C’est un nouveau chapitre dans le scandale de la Dépakine. Dans la paisible ville de Mourenx, nichée au cœur des Pyrénées-Atlantiques, une préoccupation grandissante agite plusieurs parents d'enfants malades. Au centre de cette inquiétude, les rejets de l'usine Sanofi, fabricant du controversé médicament Dépakine. 

Ce médicament, élaboré par Sanofi, a déjà été reconnu coupable de causer des malformations et des troubles chez les enfants dont les mères ont suivi un traitement à base de cet anti-épileptique pendant la grossesse. Une mère de deux enfants autistes, n'ayant jamais consommé le médicament mais travaillant à proximité de l'usine, a déposé une plainte auprès du tribunal judiciaire de Paris. La raison invoquée ? Mise en danger de la vie d'autrui, en raison des émissions qu'elle juge toxiques provenant de l'usine. Une démarche qui encourage d’autres familles de la région à se questionner sur les rejets dans l'air du principe actif du médicament, et les possibles implications sur la santé de leurs enfants.

Des contaminations par voie aérienne

L'avocat des victimes de la Dépakine, Charles Joseph-Oudin, assure que la contamination peut également se faire par les voies aériennes. Ainsi selon l'avocat, certaines femmes présentent des traces de Dépakine dans leur sang sans jamais avoir consommé le médicament. Il encourage donc les familles à se manifester rapidement, soulignant l'importance de trouver un lien de causalité. "Le temps ne joue pas en faveur des victimes", avertit-il, appelant à la coopération des familles avec les professionnels de la santé.

Une autre mère de famille qui habite dans la région a remarqué chez son fils des symptômes préoccupants depuis leur installation à Mourenx : épisodes d’absences et de violence, troubles de la coordination, de l'attention, de la vision ou encore dysfonctionnements alimentaires. Elle s'interroge sur leur corrélation avec les émanations de l'usine Sanofi. “Ce qu'on demande depuis 2019 à Santé publique France ou à l'Agence régionale de santé, c'est juste qu'il y ait des investigations sur la population et notamment sur les enfants du secteur. Porter plainte ça fait peur aussi..."

Marine Martin, présidente de l'Apesac (Association des Parents d'Enfants souffrant du Syndrome de l'Anti-Convulsivant), souligne une omerta entourant le sujet. Bien que plus de dix familles se lancent dans des démarches similaires, la crainte persiste. L'ouverture de cette première plainte pourrait, selon elle, libérer la parole et inciter d'autres familles à suivre le même chemin.

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