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Dentifrice « sans » fluor : l’UFSBD s’inquiète

Publié le par Alexandra Bresson

Alors que de nombreuses gammes de dentifrices ne contenant pas de fluor émergent sur le marché, l’Union française pour la santé bucco-dentaire appelle les consommateurs à ne pas faire l’impasse et à utiliser des dentifrices fluorés pour mieux prévenir l’apparition de caries. Elle souhaite également rétablir les faits sur ce sujet : tout est question d’âge.

Minéral (fluorure de sodium, monofluorophosphate de sodium...) ou organique (Olaflur), le fluor est un oligo-élément qui entre dans la constitution des dents, et qui s’est imposé peu à peu dans les formules de dentifrice. Son incorporation permet de réduire de façon considérable la prévalence de la carie dentaire : l’utilisation du dentifrice fluoré combinée à un brossage des dents bi-quotidien est la mesure de prévention la plus efficace. Mais le marché du dentifrice connaît depuis ces dernières années une multiplication des « dentifrices sans fluor », une tendance qui repose notamment sur l’évocation d’un risque de surdose et la crainte de la nocivité́ du fluor, essentiellement mis à l’index sur les réseaux sociaux.

Or, l’Union française pour la santé bucco-dentaire (UFSBD) s’inquiète de la multiplication de ces dentifrices proposés au grand public et alerte sur le risque induit de recrudescence des caries chez les enfants, comme chez les adultes. L’organisation de la profession dentaire y voit en effet une « perte de chance face à̀ sa santé bucco-dentaire » et tient à préciser que le dosage en fluor d’un dentifrice doit varier en fonction de l’âge : il convient d’avoir la meilleure protection contre les caries, mais aussi d’éviter un surdosage pouvant provoquer des fluoroses pendant l’enfance sur les futures dents définitives. En effet, du point de vue de la réglementation, les ions fluor sont limités dans les cosmétiques à la dose de 0,15 %*.

Quelle teneur en fluor selon l’âge ?

À cette dose, les risques d’intoxication chroniques sont faibles. « Ils sont essentiellement dus à̀ un mésusage (ingestion de forte quantité de dentifrice, en particulier par des enfants qui ne sont pas en âge de le recracher ou dans des situations psychiatriques particulières) », rappelle l’UFSBD. Le fluor est donc un allié précieux pour la santé des dents s’il est utilisé́ de manière raisonnée, selon les recommandations de son dentiste. « Des années d’expérience sont là pour l’attester, le fluor est l’actif anti-caries le plus efficace. S’en priver revient à̀ réduire ses chances de rester en bonne santé bucco-dentaire. », ajoute l’UFSBD, qui insiste sur le fait que « santé bucco-dentaire et santé générale sont liées. »

Il est important de choisir un dentifrice suffisamment fluoré, car celui-ci agit à différents niveaux, à commencer par un effet antiseptique vis-à-vis des germes cariogènes (Streptococcus mutans), en limitant la formation du biofilm qui constitue la plaque dentaire via la réduction du nombre de bactéries présentes au niveau buccal. Par ailleurs, en s’incorporant dans l’émail dentaire, le fluor présent dans le dentifrice le renforce en le rendant plus résistant aux attaques acides lors de chaque prise alimentaire. « Les études scientifiques ont également apporté la preuve de la capacité du fluor à stopper la progression de la maladie carieuse grâce à une reminéralisation des surfaces lésées. », note l’UFSBD.

Quelle est donc la dose recommandée pour chaque tranche d’âge ? Une fiche établie par l’organisme précise que jusqu’à l’âge de 2 ans, le brossage des dents est à réaliser une fois par jour par les parents avec de l’eau, puis avec un dentifrice fluoré entre 250 ppm et 600 ppm à partir de 2 ans, lorsque le tout-petit sait recracher (des dentifrices « spécial enfant » existent). À partir de 3 ans, le brossage s’effectue 2 fois par jour avec un dentifrice fluoré entre 500 ppm et 1000 ppm, et après 6 ans, avec un dentifrice fluoré entre 1000 et 1500 ppm (pendant 2 minutes). Étant donné que les gammes de dentifrices proposées sur le marché sont très nombreuses, il ne faut, encore une fois, pas hésiter à demander conseil à son dentiste.

*soit 1500 ppm, unité́ entérinée par l’usage dans le domaine bucco-dentaire.

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