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Cure de détox après les fêtes : à éviter, selon l'Inserm

Publié le par Alexandra Bresson

Dans sa rubrique Canal Detox, l'Inserm tient à rappeler en amont des fêtes de fin d'année que les cures détox plus variées les unes que les autres pour éliminer les toxines ne reposent sur aucun fondement scientifique. Mieux vaut faire confiance à son organisme, dont certains organes remplissent déjà ce rôle.

Entre Noël, le jour de l’An et les repas à répétition, les fêtes de fin d’année sont une période intense pour notre digestion. La tentation est grande, alors, de suivre les conseils « détox » pour lendemain de fêtes qui sont légion sur internet et dans la presse féminine. Il existerait mille et une astuces pour se débarrasser de toutes les « toxines » ou déchets accumulés ces dernières semaines. Mais peut-on vraiment compter sur des aliments miracles pour nous décrasser ? Certaines méthodes, comme jeûner quelques jours, ont-elles fait leur preuve pour éliminer toutes les toxines de l'organisme ? Mieux vaut se montrer vigilant à ce sujet, comme le recommande l'Inserm dans sa rubrique « Canal Detox ».

L'organisme tient en effet à couper court aux fausses informations à ce sujet, en commençant par rappeler que si l'organisme produit bien des déchets et se retrouve, via l’alimentation, contaminé par des substances toxiques, ce dernier très bien équipé pour « s’auto-nettoyer » au quotidien. Et ce grâce à des organes de détoxification très efficaces : le foie et les reins. Le foie est à considérer comme l’organe roi de la détoxication, capable de transformer des milliers de substances étrangères différentes avec quelques dizaines d’enzymes. Une sorte « d'usine d’épuration qui transforme certains déchets comme l’ammoniac et de nombreuses substances toxiques et cancérigènes. », selon l'Inserm.

Notre corps est très bien équipé pour “s’auto-nettoyer” au quotidien, grâce à des organes très efficaces : le foie et les reins.

Rien de mieux que notre processus naturel de détoxication

Les reins sont quant à eux capables de filtrer chaque jour environ 180 litres de sang et produisent en moyenne 1,5 litre d’urine via laquelle ils éliminent les déchets. En parallèle, la peau participe à l’excrétion de certains déchets, comme l’acide lactique, par le biais de la transpiration, tandis que les poumons rejettent le CO2. Bien sûr, certains aliments ou extraits de plantes accélèrent l’élimination ou la dégradation des toxines (polluants ou médicaments). « Au Canada par exemple, on s’est rendu compte que des femmes sous pilule, qui buvaient un grand nombre de tisanes au millepertuis, tombaient enceintes. On a alors découvert dans cette plante accélère la dégradation de la pilule. », note l'Inserm.

L’idée de renforcer le processus naturel de détoxication de l’organisme en consommant des aliments « détox » ne repose sur aucune donnée scientifique.

Outre ce contraceptif, le millepertuis peut interagir avec de nombreux traitements (antirétroviraux, antiépileptiques) en diminuant leur efficacité. Mais ses experts sont sans appel : l’idée de renforcer ce processus naturel de détoxication de l’organisme en consommant des aliments « détox » ne repose sur aucune donnée scientifique. Ainsi en 2012, l’Autorité européenne de sécurité des aliments avait examiné et rejeté les « vertus détoxifiantes » d’une soixantaine d’aliments populaires inclus dans les régimes détox. Des extraits de plantes « détox » soi-disant miracles, qui peuvent de surcroît s'avérer dangereux, car utilisés sans contrôle médical sous forme de compléments alimentaires.

Des risques identifiés, d'autant plus pendant la grossesse

L'Inserm souligne par ailleurs que « chaque type de toxine suit un circuit de dégradation et d’élimination bien particulier au sein de l’organisme, auxquels les chercheurs qui étudient les mécanismes de détoxication s’intéressent de près. Aucun remède ne peut par conséquent prétendre « nettoyer l’organisme » de façon globale. » Alors à quoi servent les recettes détox vantées par les magazines ? « À pas grand-chose, il faut bien le reconnaître. », conclut-il. Il est donc illusoire de croire que l’on peut faire tous les excès et qu’il suffit ensuite de prendre une tisane, un jus de citron, de jeûner pendant 24 heures ou de suer dans un sauna pour faire disparaître toutes les toxines et déchets accumulés.

Ce genre de croyance est d'autant plus risqué que, comme l'a mis en garde l'Anses* à ce sujet en 2019, certains régimes « détox » très restrictifs dont certains hypocaloriques (boisson au citron, soupe au chou), risquent de fatiguer l'organisme et d’entraîner des carences. Sans oublier un effet contre-productif : ils peuvent même altérer ses capacités naturelles de détoxication. Une attention particulière doit s'appliquer pour les femmes enceintes, puisque l'Anses soulignait que la restriction énergétique au cours de la grossesse, et ses déficits nutritionnels sous-jacents, comportent des risques pour son déroulement, ralentissent la croissance fœtale, avec des conséquences sur la santé ultérieure de l’enfant.

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