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Covid : une étude française suggère un lien entre le vaccin et les troubles menstruels

Publié le par Jérémy Puech

Une étude des autorités sanitaires françaises, publiée ce 24 janvier, suggère que le risque de troubles menstruels est augmenté pendant les trois mois qui suivent l'administration d'un vaccin anti-Covid à ARN messager.

Règles plus abondantes, ou plus douloureuses voire parfois en retard… Depuis le début des campagnes de vaccination contre le Covid-19, de nombreuses femmes ont témoigné de perturbations dans leurs cycles menstruels. Jusqu’alors, aucune étude n’était venue corroborer avec certitude ces témoignages.  Pour la première fois, l’une dentre elles, publiée ce 24 janvier par l'organisation Epi-Phare, qui a associé l'autorité du médicament et la Sécurité sociale, établit un lien de causalité.

« Une augmentation de 20 % du risque de saignements abondants »

Cette enquête met ainsi en avant « une augmentation de 20 % du risque de saignements menstruels abondants ayant nécessité une prise en charge à l'hôpital dans un délai de 1 à 3 mois », après une première injection de vaccin Pfizer ou Moderna. Les auteurs de cette étude estiment en revanche que « le risque n'apparaît pas augmenté au-delà de 3 mois après la primo-vaccination, ni après l'administration d'une dose de rappel ». « En faisant l'hypothèse d'une relation causale, le nombre estimé de cas de saignements abondants ayant nécessité une prise en charge à l'hôpital attribuable à la primo-vaccination […] était de 103, soit un taux de 8 cas pour un million de femmes vaccinées », note l'étude
Pour obtenir ces résultats, les scientifiques ont analysé plus de 4.600 cas de femmes de 15 à 50 ans hospitalisées pour des saignements menstruels abondants de mai 2021 à août 2022 et les ont comparés à celles de près de 90.000 autres femmes.  Autre conclusion de cette étude : le risque de troubles menstruels est particulièrement marqué chez les femmes les plus défavorisées et chez celles n'utilisant pas de contraception hormonale (+28 %).

Une étude suédoise ne faisait, elle, pas de lien

Ces résultats contrastent avec ceux d'une étude de vaste ampleur réalisée en Suède et publiée au printemps 2023 dans le BMJ. Celle-ci avait estimé qu'aucun élément solide n'avérait un lien entre vaccination Covid et troubles menstruels. Interrogés par l'Agence France Presse sur ces conclusions différentes, les chercheurs d'Epi-Phare ont évoqué des différences de méthodologie. Ils relèvent notamment que l'étude suédoise prenait en compte une période à risque qui commençait à peine plus d'une semaine après la vaccination des patientes.