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Covid -19 : porter un masque usagé pourrait être pire que de ne pas en porter du tout (étude)

Publié le par Hélène Bour

Dans une nouvelle étude, des chercheurs rapportent avoir observé à l’aide d’un modèle informatique que le fait de porter un masque usagé pour se protéger de la Covid-19 pourrait être pire que de ne pas en porter du tout. Explications.

Qu’on se le dise : en bons parents pressés, on a tous déjà opté pour le premier masque chirurgical à portée de main, et tant pis si ça fait plusieurs fois qu’on l’utilise.

Hélas, une étude vient confirmer ce dont on se doutait : ce n'est pas une bonne idée que de réutiliser son masque à loisirs. Pire, l’étude en question, parue dans la revue “Physics of Fluids”, indique que le port d’un masque usagé peut être plus mauvais que l’absence de masque, pour certaines particules de l’air.

Il est naturel de penser que porter un masque, qu'il soit neuf ou ancien, devrait toujours être mieux que rien. Nos résultats montrent que cette croyance n'est vraie que pour les particules de plus de 5 micromètres, mais pas pour les particules fines de moins de 2,5 micromètres”, a ainsi détaillé Jinxiang Xi, premier auteur de l’étude, et chercheur à l’Université du Massachusetts à Lowell (États-Unis).

Tout serait en fait une question de flux d’air. Les chercheurs ont ici examiné l'effet du port d'un masque chirurgical à trois couches sur les flux d'air inspiratoires et les effets du masque sur l'inhalation et le dépôt de particules ambiantes dans les voies respiratoires supérieures. Ils ont développé un modèle informatique, en utilisant un modèle physiologiquement réaliste d’une personne portant un masque chirurgical à plis et à trois couches, et ont ensuite mis au point des méthodes informatiques pour suivre le mouvement, le comportement et le devenir des aérosols passant à travers le masque, sur le visage, dans les voies respiratoires et, éventuellement, où ils se déposent (dans le nez, le pharynx ou plus profondément dans les poumons...).

Il en ressort que le port d'un masque avec une efficacité de filtration faible (moins de 30%) peut être pire que le fait de ne pas en avoir du tout. Le modèle développé a montré qu'un masque modifie considérablement le flux d'air et la dynamique des particules près du visage, ce qui peut modifier le caractère inhalable des particules ambiantes. Au lieu que l'air entre dans la bouche et le nez par des chemins spécifiques, l'air y pénètre à travers toute la surface du masque, mais à des vitesses inférieures, ce qui favorise l'inhalation d'aérosols ambiants par le nez. En clair, usé ou non, un masque filtre les particules de l'air. Mais comme le flux d'air est différent, si le filtrage est moins bon parce que le masque est usé, on s'expose à davantage d'aérosols dans le nez.

Les scientifiques ont constaté que l'efficacité de filtration du masque chirurgical à trois couches peut varier de 65%, s'il est neuf, à 25%, lorsqu'il a déjà été utilisé plusieurs fois. Et à la longue, les plis du masque se déforment, ce qui laisse passer davantage de particules.

Nous espérons que les autorités de santé publique renforceront les mesures préventives actuelles pour freiner la transmission de la Covid-19, notamment en incitant à choisir des masque plus efficaces, à les porter correctement pour une protection maximale, et à éviter d'utiliser un masque chirurgical excessivement utilisé ou périmé”, a conclu Jinxiang Xi.

Rappelons qu’un masque, qu’il soit chirurgical jetable ou en tissu réutilisable, doit se positionner du menton à l’arête du nez, et non sous le nez ou au-dessus du menton.

Source : Eurekalert

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