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Covid-19 : les femmes délaissent soutien-gorge et maquillage

Publié le par Stella Roca

Le confinement et l’isolement obligatoire ont significativement changé les habitudes des Français, et encore plus des Françaises. Depuis la crise sanitaire, de nombreuses femmes en profitent pour s’affranchir du maquillage et du soutien-gorge, pour adopter plus de naturel. Explications.

Arrêter de se maquiller puisqu’on ne sort plus ? Ne plus porter de soutien-gorge puisqu’on est seule chez soi ? Voici les nouveaux comportements qu’a engendrés la pandémie de Covid-19, par ses nombreux confinements et les changements de vie qu’il a imposés. Plusieurs sondages Ifop mettent en lumière qu'en 2020, le nombre de Françaises se maquillant quotidiennement a été deux fois plus faible qu’en 2017, et que la proportion de femmes ne portant plus de soutien-gorge a été multipliée par quatre après le confinement.

Une tendance « No make-up »

En effet, un sondage Ifop pour le Label Show cosmétique révèle que 46% des Françaises interrogées ont rapporté moins se maquiller depuis le premier confinement. Un changement des habitudes cosmétiques lié aux bouleversements entraînés par l’isolement obligatoire et la perte des liens sociaux. Un nouveau souffle donné au mouvement « No make-up », porté par la chanteuse Alicia Keys qui défend l’idée d’arrêter totalement de se maquiller pour se libérer des diktats imposant aux femmes de toujours être apprêtées. La chanteuse confiait en 2016 « j'ai écrit une liste de toutes les choses dont je suis fatiguée. Et l'une d'elles, c'était de voir à quel point les femmes subissent un lavage de cerveau pour leur donner l'impression qu'elles doivent être minces, sexy, désirables ou parfaites ». La directrice générale adjointe de l’Ifop, experte des secteurs Bien-être et Beauté, témoignait que cette tendance du « no make-up » portée par le confinement était liée à l’envie d’une beauté plus naturelle, moins transformée, et surtout plus proche de ce que les femmes sont dans la réalité.

Une tendance « No bra »

Le mouvement « pas de soutien-gorge » a également connu un nouveau pic de popularité lors du confinement du printemps 2020, porté lui aussi par une tendance plus ancienne sur les réseaux sociaux nommée le #NoBraChallenge. Un sondage Ifop révèle que 1 femme sur 6 de moins de 25 ans affirme ne jamais, ou presque jamais, porter de soutien-gorge pour sortir, soit une proportion quatre fois supérieure à celle mesurée avant le confinement. Les motivations des adeptes du « sans-soutif » ? Avant tout une envie de confort, plutôt que la sensibilité au discours féministe. François Kraus, directeur du pôle « Genre, sexualité et santé sexuelle » de l’Ifop, expliquait en 2020 que « Si le “No Bra” n’est pas la seule pratique corporelle à avoir été boostée par le confinement – d’autres “tendances beauté” comme le choix de ne pas se maquiller, de ne pas s’épiler ou de ne pas se laver les cheveux ont aussi profité de cette période, propice à l’affranchissement des diktats esthétiques pesant habituellement sur les femmes ».

Une période bénéfique

Passer plus de temps chez soi à s’observer, à regarder les réseaux sociaux prônant l’acceptation de soi, ou pouvoir sortir sans soutien-gorge ni maquillage sans croiser personne, a permis aux femmes de se libérer de certaines injonctions. Camille Froidevaux-Metterie, chercheuse et chargée de mission « Egalité et diversité » à l’université de Reims témoignait pour France Info que la période de confinement était « inédite à l’échelle de l’histoire des femmes. » Une tendance qui se maintient même au-delà du confinement, pour des femmes qui ont appris à avoir « un rapport à leur corps plus libre » confie la chercheuse. Mais d’autres scientifiques restent dubitatifs face à tendances, comme la sociologue Camille Couvry, qui parle d’un effet de génération concernant en grande majorité des personnes jeunes, actives et qui suivent des études supérieures.