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Covid 19 : le point de l'Académie de médecine sur les symptômes inhabituels

Publié le par Alexandra Bresson

Outre les symptômes bien connus d'une infection COVID-19 comme la toux ou la fièvre, certaines personnes atteintes dont des enfants ont présenté des signes plus rares mais de plus en plus recensés par la communauté scientifique au fur et à mesure de l'évolution de la pandémie. Manifestations digestives, cutanées, neurologiques... l'Académie nationale de médecine dresse la liste complète.

Les symptômes les plus fréquents de la ‎COVID-19 sont la fièvre, la fatigue, la toux, des maux de gorge et de tête, des courbatures et des essoufflements. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) affirme que d'autres symptômes moins courants ‎peuvent également apparaître chez ‎certaines personnes, comme la perte brutale de l’odorat, sans obstruction nasale et une disparition du goût. Toujours est-il qu'ils sont ‎généralement bénins et que la plupart des patients ‎guérissent sans qu’il soit nécessaire de les ‎hospitaliser. Dans les formes les plus graves, les patients peuvent présenter un syndrome de détresse respiratoire aiguë, une urgence qui nécessite une prise en charge hospitalière immédiate.

Mais entre ces deux conditions bien connues, l'Académie de médecine rappelle dans un récent point d'informations que l’infection à SARS-CoV-2 peut toucher d’autres organes. De nombreuses études scientifiques ont en effet montré que celle-ci peut être révélée par des troubles digestifs, des embolies pulmonaires ou artérielles périphériques, ou d’autres signes moins typiques. « Le plan de prévention et de protection renforcé défini par le Conseil scientifique Covid-19 comporte une intensification du protocole de détection des cas et de recherche des contacts. Ces nouvelles dispositions doivent inciter à prescrire les tests de dépistage au moindre doute. », précise l'Académie.

Des pseudo-engelures décrites chez des enfants

Ainsi, certaines présentations cliniques moins fréquentes ne doivent pas être méconnues, estime-t-elle, tout en dressant la liste des symptômes en question. Comme par exemple des manifestations neurologiques autres que l’agueusie et l’anosmie. Elles sont exceptionnelles, comme une ophtalmoplégie (paralysie du mouvement de l'œil) ou un syndrome de Guillain-Barré (atteinte des nerfs périphériques). « Un syndrome confusionnel, des troubles mnésiques ont également été rapportés en particulier chez les sujets âgés ainsi que des AVC ischémiques. », souligne l'Académie qui précise que des « douleurs constrictives et durables » sont probablement d’origine neurologique.

Les manifestations peuvent aussi être cutanées : des pseudo-engelures ont été décrites depuis le début de l’épidémie. Selon les experts, celles-ci sont plus fréquentes chez l’enfant et si leur évolution est habituellement favorable en une semaine, elles peuvent récidiver. « La dyshidrose (forme particulière d'eczéma sur les mains et les pieds), des vésicules, une urticaire, un exanthème (éruption cutanée d'apparition brutale, transitoire), des pétéchies (petite tache de couleur rouge à violacée) et un livedo (érythème dû à un trouble de la circulation sanguine) sont plus rares. », note l'Académie. Par ailleurs, des tableaux cliniques évocateurs de la maladie de Kawasaki ont été décrits chez l’enfant.

Des cas de syndrome inflammatoire multisystémique chez les jeunes

Alors qu'une étude sur des enfants souffrant de symptômes inflammatoires sévères a montré qu'il s'agit d'une maladie distincte de la maladie de Kawasaki, l'Académie atteste que les enfants concernés ont tendance à développer de fortes douleurs abdominales, puis des symptômes d’état de choc regroupés sous le nom de « syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique (PIMS) ». « Les signes cutanés sont présents, avec un érythème puis une desquamation. L’âge des enfants, de 9 à 17 ans, est plus élevé que dans la forme habituelle de la maladie. » précise l'Académie. Si le lien avec la COVID-19 n’a pas été établi, ce PIMS pourrait être une réponse immunitaire tardive au virus.

Enfin, les experts citent des atteintes endocriniennes et métaboliques au niveau de plusieurs organes ou glandes (testicule, ovaire, hypothalamus, thyroïde, pancréas) qui résulteraient de la fixation du virus sur l’enzyme de conversion de l’angiotensine 2 (ACE2). Face à ces nombreux signes, l'Académie recommande donc à la communauté médicale d’explorer les manifestations neurologiques, endocriniennes ou métaboliques « survenant dans un contexte connu ou non d’infection Covid-19 ». En ce qui concerne les enfants, la piste d'un PIMS doit être prise en compte en cas de douleurs abdominales intenses et/ou de choc cardiogénique. Les tests de dépistage doivent quant à eux être prescrits au moindre doute devant tout cas clinique atypique pouvant faire penser à la Covid-19.

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