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COVID-19 : hausse des accidents domestiques liés à une intoxication, alertent les Centres antipoison

Publié le par Alexandra Bresson

Dans le cadre de la crise sanitaire liée au COVID-19, l’Anses et le réseau des Centres antipoison suivent avec attention les appels pour un motif associé au COVID-19. Ce qui les a conduits à signaler de nombreux accidents domestiques et intoxication en lien avec ce contexte. Le point sur la situation et les recommandations pour ne pas prendre de risques.

Si le confinement actuel est indispensable dans le contexte actuel de coronavirus, il n'est pas sans augmenter le risque de survenue d’accidents domestiques, impliquant en particulier les enfants. La preuve en est avec le dernier rapport de l'Anses* qui a mis en place un suivi des appels aux Centres antipoison pour un motif associé au COVID-19. L’objectif de cette initiative est « d’identifier les situations à risque liées à la crise sanitaire actuelle, et notamment au confinement afin d’émettre des recommandations et alerter les pouvoirs publics. », précise l'Agence. Ainsi, du 1er au 24 mars, 337 demandes d’information ou cas d’exposition ont été identifiés comme pouvant être associés à ce contexte.

Parmi les cas d’exposition (245 cas), 144 présentaient des symptômes et 101 n’en avaient pas. Ces données ont permis aux Centres antipoison d'identifier précisément plusieurs origines de situations à risque : les nettoyants/désinfectants, les solutions hydro-alcooliques (dont l'usage est recommandé comme étant l'un des « gestes barrière » contre le coronavirus en l'absence d'eau et de savon), les huiles essentielles et les médicaments anti-inflammatoires. Dans le premier cas, les risques identifiés sont l'inhalation de vapeur toxique due au mélange d’eau de Javel et de détartrant (vinaigre, ammoniaque…) au cours d’un nettoyage « excessif ou inadapté » des surfaces (sol, moquette…).

Garder les gels hydro-alcooliques hors de portée des enfants

L'Anses affirme en effet que « ces dégagements gazeux peuvent entraîner des difficultés respiratoires graves notamment chez les personnes ayant des affections respiratoires préexistantes ». Cette dernière cite également les autres situations que sont l'intoxication accidentelle d'enfants suite aux transferts des produits ménagers (dans une bouteille, un verre d’eau…) et le nettoyage des aliments à l’eau de Javel. Pour les éviter, il est conseillé de respecter les conditions d’usage des produits nettoyants ou désinfectants et de ne pas les mélanger entre eux. Ils ne doivent par ailleurs pas être utilisés pour des besoins d’hygiène corporelle ou pour laver les aliments, et être rangés hors de portée des enfants.

En cas d'intoxication, la personne « ne doit pas refuser ou reporter une consultation aux urgences ou dans un cabinet par peur d’être infecté par le coronavirus. », attestent les experts. Pour les gels hydro-alcooliques, les situations à risques concernent l’exposition accidentelle des enfants s'ils en ont à portée de mains (ingestion, projection oculaire, contact cutané) ou aux produits utilisés pour les faire soi-même (alcool à 70°, eau oxygénée…). C'est pourquoi ces derniers doivent être tenus hors de leur portée, même en cas de déconditionnement, avec qui plus est la recommandation formelle de mentionner clairement la nature du contenu (nom du produit au feutre, étiquette de couleur…).

Pas d'auto-médication avec les huiles essentielles

Pour les solutions à fabriquer soi-même, l'Anses rappelle l'importance de « respecter rigoureusement les consignes officielles de fabrication » par exemple ceux donnés sur le site de l’OMS. Les huiles essentielles peuvent quant à elles faire l'objet de circonstances particulières à risque en cas « d'auto-médication » par utilisation par voie orale pour « renforcer les défenses naturelles » et « lutter contre le coronavirus », en cas de pulvérisation (spray) pour « assainir un espace clos » (domicile, voiture), en cas d'utilisation par une personne à risque (personnes asthmatiques, femme allaitante) ou encore à la suite d'une utilisation inappropriée pour désinfecter un masque chirurgical.

Or, elles ne sont pas recommandées dans ce cas précis puisque « les huiles essentielles ne constituent pas un moyen de lutte contre le coronavirus. » rappelle l'Anses. Quand bien même leurs conditions d'utilisation seraient respectées (voie d’administration, dose, zone…), leur usage est à proscrire pour les personnes souffrant d’affections respiratoires et pour les femmes enceintes ou allaitantes. Avant tout usage, mieux vaut donc demander conseil à un pharmacien. Enfin, une dernière situation à risques a été identifiée suite aux informations du ministère de la Santé mentionnant que les anti-inflammatoires pourraient aggraver les signes d’infection liés au coronavirus.

Corticoïdes, bronchodilatateurs... celle-ci concerne les bons comportements à adopter. En dehors de tout traitement chronique, il est recommandé ne pas prendre d’anti-inflammatoires non stéroïdiens et de privilégier la prise de paracétamol en cas de fièvre, comme l'indique le ministère de la Santé. Mais dans la situation inverse, par exemple en cas d'asthme, d'inflammation articulaire ou intestinale chronique, le traitement anti-inflammatoire prescrit ne doit pas être arrêté, et le patient est invité à prendre conseil auprès de son médecin. L'Anses se montre formelle car « l’arrêt brutal du traitement anti-inflammatoire peut entraîner une recrudescence des symptômes de l’affection chronique. », conclut-elle.

*Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail

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