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Coupes menstruelles : pourquoi il faut éviter un retrait brusque en cas de port d'un stérilet

Publié le par Alexandra Bresson

La revue médicale “Prescrire” rappelle que chez les femmes porteuses d'un dispositif intra-utérin (DIU) ou stérilet, le retrait brusque d'une coupe menstruelle expose à son déplacement voire à une diminution de son efficacité. Ce risque a déjà été évoqué précédemment.

Les coupes menstruelles sont des protections intimes féminines internes. Il s'agit d'un réceptacle se présentant sous la forme d'une cloche inversée, souple, en silicone ou élastomère thermoplastique qui se termine par une petite tige pour en faciliter le retrait. Introduites dans le vagin pendant les règles, elles sont destinées à recueillir directement le flux sanguin sans l'absorber. Chez les femmes porteuses d'un dispositif intra-utérin (DIU), alias stérilet, une question se pose très fréquemment comme le rappelle la revue médicale Prescrire : l'utilisation d'une coupe menstruelle favorise-t-elle l'expulsion des DIU ? L'enjeu est important puisque les utilisatrices s'exposeraient alors à un risque de grossesse non désirée.

Dès l'année 2013, l'Agence nationale du médicament (ANSM) publiait une note de vigilance à ce sujet. Et ce en raison de signalements de déplacement, de rupture, voire d’expulsion de dispositifs intra-utérins au cuivre, dits stérilets « classique », chez des utilisatrices de coupes menstruelles. Celle-ci soulignait que s'il n’y a pas de certitude quant au lien entre les coupes et les incidents signalés, « la possibilité d’un effet ventouse sur le stérilet lors du retrait des coupes est évoquée ». Outre une perte d'efficacité du stérilet, elle évoquait comme conséquences des saignements en cas de rupture ou un déplacement du dispositif. Au vu de ces résultats, elle en avait informé la Répression des Fraudes.

Attention au moment du retrait, mais aussi de l'insertion

Huit ans plus tard, la revue “Prescrire” invite toujours à la vigilance dans un bulletin dédié. « La prescription, la dispensation ou la pose d'un DIU sont des occasions pour les soignants d'avertir les femmes de ce risque, et de les inciter à éviter des retraits brusques des coupes menstruelles ou des tampons périodiques, ou alors à préférer le port de protections externes qui n'exposent pas à ce problème. », souligne-t-elle. L'alerte a également été donnée il y a deux ans aux Etats-Unis, avec la publication d'une étude menée par des chercheurs de l'University of Colorado School of Medicine ayant rapporté sept cas d'expulsion du DIU lors d'une l'utilisation concomitante avec une coupe menstruelle.

L'étude précise que sur ces sept cas, six ont eu lieu alors que le DIU était inséré depuis six semaines à treize mois. Deux hypothèses sont évoquées : l'utilisatrice de la coupe tire involontairement sur les fils du stérilet au moment de la retirer, ou un effet de « succion » se produit au moment de sa mise en place, ce qui peut déloger le DIU. Du fait de l'utilisation de plus en plus fréquente des coupes menstruelles, les chercheurs recommandent de mieux éduquer les femmes à ce sujet lors de consultations gynécologiques. Par ailleurs, il serait possible selon eux de limiter ce risque en faisant couper les fils du stérilet au ras du col utérin, pratique qui peut cependant rendre son retrait plus difficile.

Enfin, les patients doivent mieux connaître les signes d'alerte d'expulsion d'un DIU : douleurs abdominales, saignements entre les règles ou après un rapport sexuel, et douleurs lors des rapports sexuels, même s'il arrive que certaines expulsions soient asymptomatiques. La revue Prescrire tient également à rappeler en guise de conclusion que récemment, des syndromes de choc toxique ont été rapportés suite à une mauvaise utilisation de tampons périodiques ou des coupes menstruelles, notamment en raison d'un temps de port trop long, qui ne doit pas dépasser 8 heures. Une coupe menstruelle doit être portée uniquement pendant les règles et vidée régulièrement, toutes les 4 à 6 heures.

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