Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

Coronavirus : quelles mesures contre les violences faites aux enfants pendant le confinement ?

Publié le par Alexandra Bresson

Adrien Taquet, le Secrétaire d’Etat à la protection de l’enfance, alerte sur les risques de maltraitance des enfants qui peuvent survenir pendant la période de confinement.

Pour les enfants, le danger de la contamination par le coronavirus existe bel et bien. Mais le confinement d'une durée encore indéterminée qui permet de les en protéger peut aussi entraîner des risques accrus de maltraitance. Tel est l'alerte donnée par le secrétaire d’Etat à la protection de l’enfance Adrien Taquet, qui appelle à la vigilance. Cette période est en effet susceptible de devenir un terrain propice aux violences faites aux enfants, de même que pour les violences conjugales, comme le craignent les associations. Dans un communiqué, le secrétaire d'Etat dit s'inquiéter « de situations favorisant le passage à l’acte à domicile, et d’une difficulté supplémentaire pour le repérer. »

En temps normal, l’école fait parfois office de « refuge » pour des enfants, et les personnels de l’Éducation nationale sont les premiers à transmettre des informations préoccupantes. Mais étant donné que seul un Français sur quatre en moyenne déclare avoir le réflexe d’appeler le 119 face à une suspicion de violence sur mineur, « la vigilance doit redoubler pendant cette période de confinement. », fait-il savoir. S'ajoute à cela le renforcement d'un certain nombre de dispositifs visant à prévenir les violences faites aux enfants dans un cadre privé. La première mesure allant dans ce sens est donc le maintien du service d'écoute du « 119-Allo Enfance en Danger » pendant tout le confinement.

Le but est ainsi « d'assurer un maintien de l’activité des écoutants, indispensable au repérage des situations de danger ou de risque de danger d’enfants. » Adrien Taquet rappelle l'importance de composer ce numéro si une personne est témoin, même auditif, même dans le doute, de violence sur un enfant. « Il s’agit d’un geste simple, sans risque pour chacun, qui peut sauver la vie d’un enfant. Cela vaut pour les enfants et adolescents confrontés à une telle situation pour eux-mêmes ou pour un autre mineur en danger. », indique-t-il. L’appel, gratuit, n’apparaît pas sur le relevé téléphonique. Les associations de protection de l’enfance à l'instar de « La Voix De l’Enfant » demeurent elles aussi à l'écoute.

Sa présidente Martine Brousse a expliqué à la chaîne LCI comment elle s’organisait pour maintenir ses services en période de confinement. « Nous avons la chance aujourd’hui de pouvoir transférer des appels. (…) Nous sommes en lien permanent avec le 119 et le secrétaire d’Etat aussi. Nous travaillons étroitement avec les associations 'L’Enfant bleu' et 'Colosse aux pieds d’argile'. « Nous allons nous répartir le travail, l’idée étant de permettre au 119 de prendre les appels urgents.», continue-t-elle. « Ceux nécessitant un conseil plus long, plus profond, sont orientés vers nos associations. Car s'ils répondent en profondeur, ils prennent le risque de louper des appels urgents arrivés entre-temps. »

En vidéo : Coronavirus : les mesures contre les violences intrafamiliales

Le secrétaire d'Etat indique en outre que si les tribunaux sont fermés au public pour éviter la propagation du virus, la justice maintient les procédures d’urgence dans ce domaine. « Des permanences sont assurées dans les tribunaux pour enfants afin de prendre les mesures utiles de protection pour les enfants exposés à une situation de danger. En cas d’urgence, des ordonnances de placement provisoire seront décidées par les magistrats pour garantir leur protection. L’accueil de ces enfants sera assuré par les professionnels de la protection de l’enfance. » Par ailleurs, les audiences de comparution immédiate ou les présentations devant le juge d’instruction seront maintenues.

Enfin, pour sensibiliser plus largement le grand public, une campagne de sensibilisation sur l’enfance en danger sera réactivée dans les prochains jours. « Chacun doit se sentir concerné par ce message de vigilance, pour que la protection de nos enfants reste une priorité malgré le confinement qui s’impose. », conclut le ministre. Martine Brousse, la présidente de l'association La Voix de l'Enfant explique aussi sur LCI que la priorité des associations consiste également à faire de la prévention, à trouver comment occuper les enfants. « C’est une de nos priorités, car plus les enfants seront occupés, moins ça générera d’énervement, l’énervement pouvant aboutir à de la violence. », conclut-elle.

Sujets associés