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Coronavirus : les aliments ne constituent pas une source de transmission

Publié le par Alexandra Bresson

A la lumière des connaissances scientifiques disponibles, il n'existe aucune preuve que la consommation d’aliments contaminés par le Covid-19 puisse conduire à une infection par voie digestive selon les déclarations d'une agence sanitaire européenne. Mais les mesures d'hygiènes classiques conseillées lors de la préparation des repas à domicile ne doivent pas pour autant être oubliées.

Il est désormais établi que le coronavirus COVID-19 se transmet par les gouttelettes expulsées par les personnes infectées quand elles toussent, éternuent ou parlent, et qu’un contact étroit avec une personne malade est nécessaire pour transmettre la maladie : même lieu de vie, contact direct à moins d’un mètre lors d’une toux, d’un éternuement ou une discussion en l’absence de mesures de protection. Un des vecteurs privilégiés de la transmission du virus est le contact des mains non lavées, c'est pourquoi les principaux gestes de prévention consistent à se laver les mains très régulièrement, tousser ou éternuer dans son coude ou dans un mouchoir et se saluer sans se serrer la main.

Au fil de l'évolution de l'épidémie, des recherches ont été menées pour savoir si le virus identifié en janvier 2020 en Chine pouvait muter et si d'autres modes de propagation sont avérés. Alors que les hypothèses d'une contamination par l'eau ou via les animaux domestiques (d'élevage et familiers) ont déjà été écartées, comme l'explique le gouvernement, une autre question se posait : existe-t-il des risques liés aux aliments ? L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) se veut rassurante sur ce sujet, et affirme dans un récent point d'informations qu'il n'existe actuellement aucune preuve que les aliments constituent une source ou une voie de transmission probable du virus.

« La transmission via la consommation d'aliments n'a pas eu lieu »

Marta Hugas, responsable scientifique à l'EFSA, explique : « L'expérience que nous avons des épidémies précédentes dues à des coronavirus apparentés, tels que le coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère (SARS-CoV) ou le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV), montre que la transmission via la consommation d'aliments n'a pas eu lieu. Pour l'instant, rien n'indique que ce coronavirus soit différent à cet égard ». Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) fait pour sa part savoir que bien que des animaux en Chine soient la source probable de l'infection initiale, le virus se transmet à présent d'une personne à l'autre.

« Les scientifiques et les autorités du monde entier surveillent la propagation du virus et aucune transmission par l’intermédiaire de denrées alimentaires n'a été signalée. », ajoute l'EFSA, qui précise toutefois qu'une surveillance de la littérature scientifique dans ce domaine est en cours pour identifier « toute information nouvelle ou pertinente à ce sujet. » Enfin, le même constat a été effectué en France par l'Anses*, qui a réuni en urgence un groupe d’experts spécialisés pour répondre à cette question. La contamination d’un animal étant peu probable, la possibilité de transmission directe du virus par un aliment issu d’un animal contaminé a donc été exclue par ses experts.

Des règles d'hygiène indispensables lors de la préparation des repas

Seule l’hypothèse de la contamination de l’aliment par un malade, ou porteur asymptomatique du virus SARS-CoV-2, a donc été investiguée. « A ce jour, la transmission par voie digestive directe est écartée. En effet, si l’on observe la présence du virus dans les selles de patients, il est vraisemblable qu’elle s’explique par la circulation du virus dans le sang suite à l’infection respiratoire plutôt que par voie d’entrée digestive. », affirme l'agence. S'ajoute à cela le fait que le Covid-19 est sensible aux températures de cuisson, c'est pourquoi ses experts recommandent un traitement thermique à 63°C pendant 4 min qui permet de diviser par 10 000 la contamination d’un produit alimentaire.

A noter que si les aliments, même crus ou peu cuits, ne présentent pas de risques de transmission d'infection particuliers, le principe de précaution s'applique : une personne malade ne doit pas les préparer ou les manipuler avec des mains souillées, ou les exposer à des gouttelettes infectieuses lors de toux et d’éternuements. Pour prévenir tout risque de contamination, les bonnes règles d’hygiène habituelles doivent s'appliquer à l'ensemble de la population, à savoir bien se laver les mains avant la préparation et la consommation des repas, laver les surfaces de préparation, cuire suffisamment la viande et éviter les risques de contamination croisée entre les aliments cuits et non cuits.

*Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail

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