Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

Coronavirus : fabriquer son propre gel hydroalcoolique comporte des risques

Publié le par Alexandra Bresson

Dans le contexte de l’épidémie de coronavirus qui sévit en France, le gel hydroalcoolique est un produit recommandé. Mais des difficultés d'approvisionnement peuvent conduire certaines personnes à vouloir fabriquer leur propre produit fait maison. Une fausse bonne idée selon “60 millions de consommateurs”.

 

Le premier geste de prévention pour enrayer l'épidémie de coronavirus COVID-19 consiste à se laver les mains très régulièrement. Mais quand l'accès à l'eau n'est pas garanti, il est également possible d'utiliser un gel hydroalcoolique, produit désinfectant qui a le pouvoir de rompre la chaîne de l’infection en s’attaquant ou désactivant les micro-organismes de type virus ou bactéries qui circulent. Comme l'explique l'Association française des industries de la détergence, « cette solution contient de l’alcool qui est l’actif agissant sur les micro-organismes, un adoucissant (pour préserver l’hydratation de la peau) et un gélifiant qui permet d’obtenir une texture moins liquide pour une facilité d’application. »

Cette dernière estime que depuis l’arrivée de l’épidémie de Covid-19 en Europe et particulièrement en France et en Italie, la demande en gel hydroalcoolique a été multipliée par 6 voire 8 et certains distributeurs ont par conséquent connu une rupture de stock liée à cette demande exceptionnelle. Face à cette situation, des pharmacies ont décidé de fabriquer leurs gels hydroalcooliques et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a dévoilé elle-même une recette de préparation à destination de ces professionnels en proie à une pénurie. Mais voilà que d'autres recettes plus ou moins modifiées à base d’aloe vera, d’alcool et d’huiles essentielles fleurissent sur les blogs et les réseaux sociaux.

Or, fabriquer son propre gel hydroalcoolique n'est pas sans danger, alerte 60 millions de consommateurs, qui fait savoir que les recettes artisanales peuvent présenter des risques. A commencer par les huiles essentielles (arbre à thé, ravintsara, palmarosa...) dont les propriétés antivirales dans cette situation précise restent à démontrer. « Des recherches ont montré l’efficacité de l’huile essentielle d’arbre à thé sur les virus de l’herpès et de la grippe A (H1N1). Elles sont toutefois lacunaires, juge l’Agence européenne du médicament. Concernant l’huile essentielle de lavande, l’Agence n’a pas relevé de propriété virucide dans la littérature scientifique. », indique-t-elle.

Par ailleurs, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé déconseille leur utilisation chez la femme enceinte et l’enfant sans avis médical. Et quand bien même l'huile essentielle utilisée présente des propriétés antivirales, ce n'est pas toujours le cas du gel la contenant. L’épidémie de Covid-2019 étant provoquée par un virus, il est nécessaire de privilégier les gels « virucides ». Ces derniers sont reconnaissables « par la mention de la norme NF EN 14476 (ou NF EN 14476+A2) sur le flacon. », précise 60 millions de consommateurs. Enfin, l'association met également en garde contre les pharmacies qui vantent les huiles essentielles contre le coronavirus.

« Cette pratique plus que douteuse est en totale contradiction avec le discours des représentants des professionnels de la pharmacie. », indique-t-elle. Non sans rappeler qu'il vaut mieux privilégier autant que possible un bon lavage des mains à l’eau et au savon. Une alternative « moins chère mais aussi efficace qu’une friction au gel hydroalcoolique, et qui permet en plus de se débarrasser des impuretés présentes sur les mains. » selon elle. Même recommandation de la part de l'Association française des industries de la détergence, qui déconseille elle aussi de « s’improviser apprenti chimiste dans sa cuisine » et précise par ailleurs que l’éthanol à plus de 90% est une matière inflammable.

« Il faut avoir les ustensiles adaptés pour préparer le mélange dans les bonnes proportions, seules efficaces contre le virus. Il est essentiel de rappeler qu’un gel inefficace est un gel qui ne protège pas. Pour rappel, les produits présents sur le marché ont fait l’objet de tests d’efficacité selon des normes internationales pour vérifier qu’ils répondaient bien aux attentes visées. », conclut-elle. Pour éviter les abus concernant les prix de vente de ces produits, un décret publié par le gouvernement est entré en vigueur le 05 mars dernier. Il plafonne le prix des flacons de 50 ml à 2€, ceux de 100 ml à 3€, ceux de 300 ml à 5€ et le litre a 15€, et le suivi de la mesure doit être assuré par la Répression des fraudes.

Sujets associés