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Coronavirus et endométriose : ce qu'il faut savoir

Publié le par Alexandra Bresson

La Marche mondiale contre l'Endométriose devait avoir lieu le samedi 28 mars à travers le monde. Dans le contexte sanitaire actuel, les patientes sont-elles plus à risque de développer une forme grave de COVID-19 ? Comment se déroule leur prise en charge, alors que la plupart des rendez-vous médicaux sont annulés ? Les associations répondent.

Le samedi 28 mars 2020 devait avoir lieu la 7e édition de l’EndoMarch, Marche mondiale pour l’Endométriose, à Paris et dans plus de 60 capitales à travers le monde. L'événement a dû être annulé en raison de l’épidémie du COVID-19, qui pose par ailleurs la question de savoir quelle conduite les femmes qui souffrent de cette maladie doivent tenir dans le contexte sanitaire actuel. La première conséquence pour un grand nombre d'entre elles a été de voir reportés leurs rendez-vous médicaux ou de chirurgie, programmés de longue date. « Nous savons que ces décisions peuvent être compliquées à gérer et peuvent être source d’angoisse et de stress. », précise l'association Endomind dans un communiqué.

Celle-ci fait savoir qu'il toujours possible de parler à un spécialiste pour le suivi de cette pathologie grâce à la toute récente plateforme « Map Patho », qui permet d'identifier les professionnels de santé qui continuent de recevoir les patientes, et peuvent proposer une téléconsultation, dont le recours est simplifié. « Tous les médecins mentionnés ont précisé qu’ils acceptent les nouveaux patients si nécessaire. », précise l'association. L'association EndoFrance a pour sa part souhaité répondre aux patientes qui se demandent si les femmes souffrant d'endométriose, maladie gynécologique chronique aux multiples symptômes selon sa localisation, sont plus vulnérables face au coronavirus.

Les personnes « vulnérables » ont été définies par le ministère de la Santé

Selon la liste des personnes les plus à risque de développer une forme grave d’infection à SARS-CoV-2 établie par le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP), les femmes souffrant d'endométriose ne sont pas considérées comme telles. En effet, l'organisme cite les personnes âgées de 70 ans et plus, les patients aux antécédents cardiovasculaires (hypertension artérielle compliquée, AVC...), les diabétiques insulinodépendants non équilibrés, les personnes présentant une pathologie respiratoire chronique, les patients présentant une insuffisance rénale chronique ou encore les malades atteints de cancer sous traitement et les femmes enceintes à partir du troisième trimestre de la grossesse.

« De ce fait, l’endométriose ne fait pas de nous une personne fragile au sens du virus, qui entraîne une détresse respiratoire. », estime l'association. Mais selon celle-ci, une nuance devrait s'appliquer pour les femmes qui souffrent d'endométriose diaphragmatique (lorsque le tissu endométrial se retrouve sur le diaphragme) et qui font des pneumothorax (une affection de la plèvre faisant plus ou moins pression sur les poumons) liés à cette maladie. « Elles seraient donc des personnes vulnérables au sens défini par le Ministère. », ajoute-t-elle. Cette dernière dit toutefois regretter que l’endométriose n’entre pas dans la liste du HCSP, alors que beaucoup de femmes atteintes sont en Affection Longue Durée (ALD).

Puis-je prendre des anti-inflammatoires ?

EndoFrance précise ainsi que si l’endométriose est une maladie inflammatoire, elle ne l'est pas au sens indiqué dans la liste : « Elle ne nécessite pas un traitement avec des immunosuppresseurs comme les myopathies, les spondylarthrites, etc. » En revanche, les femmes qui cumulent endométriose et maladie nécessitant un traitement avec immunosuppresseurs doivent être considérées comme vulnérables. « Sinon, vous ne l’êtes pas a priori, au sens décrit par le Ministère. », conclut-elle. Ce qui ne doit pas empêcher les « Endogirls » de continuer à prendre les précautions d’usage pour lutter contre la prolifération du virus (se laver régulièrement les mains, garder une distance de sécurité d’au moins 1 mètre...).

En ce qui concerne les médicaments anti-inflammatoires, qui permettent d'atténuer les douleurs chez les patientes, la consigne demeure la même que pour le reste de la population. Le gouvernement a fait savoir que leur usage chez des patients atteints de COVID-19 pourrait être un facteur d’aggravation de l’infection, mais en l’absence de symptômes (toux, fièvre, maux de tête et de gorge...), la presse médicale affirme qu'il n’y a pas de raison particulière à arrêter un traitement antalgique. A noter également que depuis le 15 mars, à l'instar d'autres traitements chroniques, l'accès à la pilule contraceptive peut se faire directement en pharmacie grâce à une ancienne ordonnance.

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