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Contraception : la stérilisation des femmes provoque le débat chez les médecins

Publié le par Véronique Bertrand

Près de 4 % des femmes ont recours à la stérilisation, une contraceptive définitive autorisée depuis 2001. Une méthode radicale, qui peut provoquer des interrogations éthiques chez les médecins.

On estime à environ 30 000 le nombre de stérilisations pratiquées chaque année en France. Et ces demandes ne concernent pas que des femmes ayant déjà eu des enfants. Des nullipares (femmes qui n’en ont jamais eu d’enfants) réclament aussi une stérilisation. Cette intervention consiste à ligaturer les trompes de Fallope, qui relient les ovaires à l’utérus. Elle peut se faire par ligature, par électrocoagulation ou en les pinçant par la pose d’un anneau ou d’un clip. L’intervention est réalisée sous anesthésie générale, par cœlioscopie. La durée d’hospitalisation varie de 1 à 3 jours.

Un délai de réflexion

Cette stérilisation ne peut être réalisée que sur une femme majeure, après un délai de réflexion de 4 mois après la première consultation médicale. Cette dernière permet de savoir quelles sont les motivations, si le choix est libre, si la femme a connaissance des autres méthodes de contraceptions possibles et non-définitives… Un consentement écrit est demandé lors du second rendez-vous médical.

Des raisons diverses

Interviewée par nos confrères de La Croix, Ghada Hatem, médecin-cheffe à la Maison des femmes de Saint-Denis, explique qu’il s’agit de : « La revendication, assumée, d’un non-désir de maternité ». Celui-ci peut parfois être « en lien avec une préoccupation écologique », nourri par « une vision noire du monde » ou une volonté de se libérer des moyens de contraception comme la pilule ou le stérilet. De son côté, le juriste Denis Berthiau, membre du Centre d’éthique clinique de l’hôpital Cochin, également interviewé par La Croix, explique que : « Ce choix peut découler d’une enfance compliquée et d’une impossibilité à se projeter avec un enfant à élever. »

Un dilemme pour les médecins

Face à ces demandes, les médecins sont souvent gênés. Si la vasectomie pratiquée par les hommes est plutôt bien acceptée, la contraception définitive demandée par une femme ne l’est pas encore. Toujours dans La Croix, Denis Berthiau précise : « Pour certains praticiens, les actes de stérilisation s’apparentent à une mutilation. » Et le Dr Ghada Hatem de compléter : « Il y a cette idée que nous sommes là avant tout pour protéger la vie des patients. »« D’un côté, mon expérience me montre qu’une patiente est tout à fait susceptible de changer d’avis. On n’est pas la même femme à 15, 25 ou 40 ans, explique Ghada Hatem. Mais de l’autre, si l’on considère que la femme est un être autonome, et si l’on rejette une vision paternaliste de la médecine, il faut écouter ces demandes. »

 

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