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Contraception : bientôt une alternative à la pilule hormonale ?

Publié le par Stella Roca

Alors que de nombreuses femmes témoignent d’une méfiance grandissante à l’égard d’une pilule jugée responsable d’effets secondaires, des chercheurs d’Oxford soulignent le rôle que pourraient jouer les anticorps anti-spermatozoïdes pour remplacer la contraception hormonale. Explications.

En 2013, les Françaises de 18 à 43 ans sont 43,4% à prendre la pilule quotidiennement, contre 56,9% dans les années 2000, d’après l’Institut national d’études démographiques. Une baisse significative de l’utilisation de ce contraceptif, liée à plusieurs études et témoignages mettant en lumière ses éventuels effets secondaires comme les maux de tête, la baisse du désir sexuel et même des thromboses veineuses. Mais des chercheurs d’Oxford ont peut-être trouvé une alternative à cette hormone contraceptive : des anticorps anti-spermatozoïdes.

Une méthode qui bloque les spermatozoïdes

Les scientifiques à l’origine de l’étude, publiée le 11 août 2021, se sont basés sur des femmes atteintes d’une maladie  appelée “infertilité immunitaire”, produisant des anticorps anti-spermatozoïdes qui réussissaient à piéger « activement les spermatozoïdes mobiles dans le mucus et les empêchent d’atteindre l’ovule ». En s’appuyant sur ce processus naturel mais surtout sur les anticorps, les chercheurs ont conçu une technique nommée « agglutination » qui, grâce à un ensemble d’anticorps modifiés, réussit à capturer tous les spermatozoïdes et les empêche de nager librement dans le mucus du col de l’utérus. Après que les anticorps originaux ont été modifiés, ils sont « au moins 8 fois plus efficaces pour regrouper les spermatozoïdes, les empêchant de nager librement ». Le nombre de spermatozoïdes est alors réduit « d’au moins 97% », rapporte l’étude.

Le futur de la contraception pour les femmes ?

Concrètement, ces anticorps anti-spermatozoïdes seraient délivrés directement dans le vagin sous forme d’ « anneaux intravaginaux qui permettent une libération constante d'[anticorps] sur une durée couvrant la fenêtre de fertilité chez la plupart des femmes pour créer un produit contraceptif semblable au NuvaRing, mais sans les hormones », témoigne l’équipe de recherche. Bien que l’efficacité de cette nouvelle méthode contraceptive doive encore être prouvée par des essais cliniques poussés, les scientifiques soulignent surtout les nombreux avantages pour les femmes « plutôt que de modifier les mécanismes physiologiques à la base de la fertilité tels que les hormones, l'immunocontraception devrait permettre un retour rapide à la fertilité, contrairement aux mois de retard subis par certaines femmes après avoir cessé d’utiliser des contraceptifs hormonaux à action prolongée ». Une aubaine pour toutes les femmes, qu’elles souhaitent s’éloigner des contraceptifs hormonaux ou simplement avoir rapidement un enfant après un arrêt de pilule. 

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