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Congé paternité : les précisions du porte-parole du gouvernement

Publié par Katrin Acou-Bouaziz  |  Mis à jour le

Gabriel Attal, secrétaire d’État auprès du Premier ministre, porte-parole du Gouvernement, rencontrait hier des acteurs de la petite enfance et des parents à l’Espace Andrée Chedid (Issy-les-Moulineaux, Hauts-de-Seine). Parents a recueilli ses précisions sur l’allongement du congé paternité : durée effective, indemnisation, obligations de l'employeur… On fait le point.

« Personne ne peut être contre cette mesure », explique le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, qui rappelle que la France, avec un congé paternité de 28 jours, arrivera dans le peloton de tête des pays européens sur cette question.

En effet, la mesure annoncée cette semaine marque une avancée majeure pour les parents que tous les acteurs de la petite enfance ont saluée.

« Nous ne sommes pas deux individus, un qui enfile le costume le matin et un qui est le père le soir, mais bien la même personne et cela demande une politique globale pour nous permettre de ne plus dissocier nos deux vies », explique par exemple Pascal, blogueur, papa de jumeaux et membre du collectif qui a signé une tribune pour l’allongement du congé paternité.  

Une durée obligatoire allongée de 4 jours

La durée du congé paternité passe de 14 jours (dont trois obligatoires) à 28 jours (dont 7 obligatoires, soit 4 jours obligatoires de plus).

Alexandre, du même collectif, souligne l’écart entre cette durée de 28 jours et celle recommandée par le rapport de Boris Cyrulnik (9 semaines). Ce à quoi Gabriel Attal répond : «  Cette avancée permet de préserver un équilibre dans les entreprises en cette période économique complexe ». Et d’ajouter qu’il espère que cette mesure sera une première étape dans l’évolution de la politique familiale, et que l’impact positif qu’elle aura sur l’égalité professionnelle et le bien-être des salariés sera un atout pour faire encore évoluer le dispositif.

Un congé pour le père ou le second parent

Gabriel Attal précise que ce congé paternité s’adresse au second parent de l’enfant, quel que soit son sexe. « Nous avons choisi la dénomination qui parle à tout le monde mais nous agissons pour toutes les familles ».

Gabriel Attal
FermerGabriel Attal © Katrin Acou-Bouaziz/Parents
© Katrin Acou-Bouaziz/Parents

Gabriel Attal, secrétaire d'Etat et porte-parole du gouvernement, est venu à Issy-les Moulineaux rencontrer des parents et des professionnels de la petite enfance. Lors d'un entretien, il a détaillé les modalités du nouveau congé de paternité. Parents a recueilli ses précisions. 

L’emploi du père sera-t-il protégé pendant le congé paternité ?

«  Cela me semble logique que ce congé fonctionne comme le congé maternité et ne puisse pas fragiliser l’emploi des pères. Notre volonté, avec Adrien Taquet, Secrétaire d'État en charge de l'Enfance et des Familles, est d'éviter que la parentalité soit un frein à la carrière », assure le porte-parole. Ce point sera donc aussi précisé dans le projet de loi.

Que se passe-t-il en cas de non-respect de l’obligation par l’employeur ?

« Une amende est prévue mais le mode de sanction fait partie des questions actuellement en discussion avec les partenaires sociaux », précise le secrétaire d’Etat.

Les pères pourront-ils prendre ce congé de manière rétroactive ?

L’application de ce nouveau congé commence le 1er juillet 2021. L’aspect rétroactif n’est pour l'instant pas évoqué par le gouvernement. Frédéric, futur papa d’un premier bébé en octobre 2020 commente : « Je suis quand même super content de cette mesure. Quand j’ai su que mon propre père avait eu seulement trois jours pour ma naissance, j’ai été choqué ! ».

Comment sera calculé le congé paternité dans le cas d’une grossesse multiple ?

« Aujourd’hui, le congé s’ajuste en fonction du nombre d’enfants, cela semble logique qu’on maintienne ce système », déclare le porte-parole. Il assure que des précisions seront apportées dans les mois à venir. Tout comme la question des pères « à leur compte » (indépendants, professions libérales…)  – qui espèrent vivement pouvoir profiter de cette avancée sociale – sera soumise à concertation.

L’importance de garder une souplesse d’organisation

Les papas présents ont tenu à faire part de leurs inquiétudes sur les modalités pour poser le congé. Il s’agit pour eux de laisser la possibilité aux pères de prendre ces jours quand ils le souhaitent autour de la naissance (pour répondre à un besoin particulier de naissance prématurée par exemple…). Autre détail d’importance : réduire le délai pour prévenir son employeur des dates du congé. La naissance d’un enfant et le déroulement d’une grossesse étant par définition pleins de surprises. "Le congé obligatoire de 7 jours sera à prendre obligatoirement au moment de la naissance de l'enfant. Le reste du congé paternité, soit 21 jours, pourra être pris de manière fractionnée", indique déjà Gabriel Attal. Pour le reste, il faudra attendre le projet de loi qui sortira en janvier 2021.

Katrin Acou-Bouaziz