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Si de plus en plus de pères prennent leur congé paternité, des inégalités perdurent

Publié le par Hélène Bour

Une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) fait le point sur le congé paternité, depuis la réforme de juillet 2021, qui l’avait fait passer de 11 à 25 jours.

 

 

Les résultats d’une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), publiée le 20 juillet 2023, montrent que de plus en plus de pères prennent leur congé paternité. Pour autant, des inégalités perdurent.

Une progression de 3 % en 8 ans

Entre 2013 et 2021, la part des pères ayant recours au congé paternité à la naissance de leur enfant est passée de 68 % à 71 %, indique la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), dans une nouvelle étude (Source 1). Une bonne nouvelle pour les nouveau-nés, comme pour les jeunes mamans, ce congé paternité étant important pour réduire les inégalités hommes-femmes dans le partage des tâches, notamment l’éducation de l’enfant.

Selon l’étude de la Dress, 29 % donc des pères éligibles à ce congé en 2021 n’y ont pas eu recours. Rappelons que pour y avoir droit, il faut avoir été en emploi ou au chômage indemnisé au cours des 12 derniers mois précédant la naissance du bébé. À titre de comparaison, 7 % des mères qui ont droit au congé maternité n’y ont pas recours.

Sentiment d’illégitimité et difficultés à s’absenter longtemps

Plusieurs situations poussent encore les jeunes papas à ne pas prendre ce congé, alors qu’ils y ont droit, observe la Dress.

Seuls 13 % des pères au chômage indemnisé ont pris un congé paternité en 2021, contre 76 % des pères en emploi. Méconnaissance de leurs droits et sentiments d’illégitimité expliqueraient en partie ces chiffres. En comparaison, 75 % des jeunes mamans au chômage indemnisé ont pris un congé maternité, contre 95 % des mères en emploi.

Par ailleurs, si les pères ayant le statut d’indépendant ou de profession libérale recourent de plus en plus au congé paternité, on est encore loin de rattraper le recours des pères en emploi stable : « Le taux de recours progresse fortement parmi les indépendants (de 32 % en 2013 à 46 % en 2021), mais il reste très inférieur à celui des pères fonctionnaires ou salariés en CDI dans le secteur public (91 % en 2021) ou salariés en CDI dans le secteur privé (82 % en 2021) », indique la Dress.

Une réforme qui séduit

Parallèlement, ce recours au congé paternité qui augmente chez les pères indépendants ou en contrat court s’est accompagné d’une hausse des congés paternité pris partiellement. Ce pourrait constituer un compromis idéal pour les jeunes papas, désireux d’être auprès de leur tout-petit, mais aussi contraints de ne pas s’absenter trop longtemps. Les cadres seraient, par ailleurs, les plus susceptibles de fractionner leurs congés, du fait de contraintes managériales.

L’étude indique également que près de deux pères en emploi salarié sur cinq complètent leur congé de paternité avec d’autres types de congés, et que deux tiers des pères bénéficiaires de la réforme de juillet 2021 ont pris la totalité des 25 jours de congé, majoritairement en une seule fois.