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Congé paternité allongé : des sénateurs LR veulent revenir sur la mesure

Publié le par Hélène Bour

Des sénateurs du parti “Les Républicains” veulent revenir en partie sur l’allongement du congé paternité, voté par l’Assemblée nationale en octobre. Ils s’opposent notamment aux sept jours obligatoires.

Sur Twitter, plusieurs personnalités publiques ont fait part de leur surprise et de leur incompréhension à propos d’un article de nos confrères du Parisien. Et pour cause : celui-ci indique que certains sénateurs du parti “Les Républicains” (LR) aimeraient revenir sur certains détails relatifs à l’allongement du congé paternité.

Le 23 octobre dernier, l’Assemblée nationale a en effet adopté, à la quasi-unanimité et en première lecture, l’allongement du congé paternité de 14 jours (3 jours de congé naissance et 11 jours calendaires de congé paternité) à 28 jours, dont 7 deviendraient obligatoires.

Ne voyant pas cela d’un très bon œil, 39 sénateurs LR ont déposé deux amendements pour revenir sur la mesure, dont un qui vise à abroger le caractère obligatoire des sept premiers jours de congé paternité. Reconnaissant que « l'enfant a besoin de ses parents dans la relation d'attachement qu'il noue lors des premiers jours de sa vie », les 39 signataires de cet amendement estiment toutefois que « le congé obligatoire peut être compliqué à mettre en œuvre dans certaines entreprises, notamment les TPE et les PME » (très petites et petites et moyennes entreprises).

La sénatrice LR d’Eure-et-Loire Chantal Deseyne, auteure de l’amendement, va plus loin en assurant auprès du Parisien que « ce caractère obligatoire peut mettre en difficulté les entreprises mais aussi les jeunes pères qui n'ont pas envie de prendre ce congé ». Pourtant l’opinion ne semble pas de cet avis, puisque, selon un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) de juin 2018, une majorité de Français sont favorables à l’allongement du congé paternité.

L’allongement du congé paternité, une mesure uniquement médiatique ?

La sénatrice LR estime encore qu’il s’agit « d’une mesure médiatique qui cache le véritable enjeu qui est le déficit abyssal de la Sécurité sociale, et notamment de sa branche maladie ». Et la sénatrice d’ajouter : « Mes enfants et les vôtres sont-ils moins bien éduqués ou épanouis parce que leur père n'était pas avec eux lors des premiers jours de leur vie ? ».

On aimerait lui répondre par la négative, malheureusement ce serait sans doute lui mentir. Dans son rapport de juin 2018, l’Igas explique en effet que le congé paternité dans les premiers jours de vie du bébé est « un outil déterminant pour permettre une construction durable du lien père-enfant, dont les effets se font ressentir jusqu'à l’adolescence ». Par ailleurs, en France, un effet positif sur le partage des tâches familiales a été mesuré pendant le congé paternité et jusqu'aux deux ans de l’enfant. En outre, « le congé de paternité, en permettant à la mère de ne pas rester isolée, permet d’accroître la sécurité sanitaire de la mère et de l’enfant », notamment dans un contexte de raccourcissement de la durée du séjour à la maternité.

Un allongement du congé paternité différent selon le type de contrat de travail ?

Le second amendement déposé par le groupe LR au Sénat, et signé par 25 sénateurs, propose que l’allongement du congé paternité de 14 à 28 jours ne s’applique « qu’aux salariés titulaires d'un CDI ou d'un CDD d'un minimum de six mois dans la même entreprise ». Le but étant de faire quelques économies et d’éviter d’aggraver le déficit de la Sécurité sociale. Au prix d’inégalités de traitement des pères selon leur emploi et leur contrat de travail ?

Source : Le Parisien

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