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Congé maternité : une pétition pour l'allonger à 6 mois au moins

Publié le par Marion Bellal

Lancée en septembre 2018, une pétition réclamant à ce que la durée légale du congé maternité soit allongée approche les 100 000 signatures. 

Cela a beau faire 4 ans que Gwladys Henry, maman de trois enfants et écrivain public en Gironde, a lancé une pétition pour l'allongement du congé maternité, un post Instagram sur le sujet lui a permis d'obtenir 10 000 nouvelles signatures supplémentaires en 48 heures... Preuve que le sujet n'a pas fini de mobiliser ! Sa pétition s'approche désormais des 100 000 signatures. 

Pour un congé maternité allongé à 6 mois

Gwladys Henry a partagé sur son compte Instagram son effarement à l'idée qu'elle aurait dû reprendre le travail 10 semaines après la naissance de sa fille, si ça n'avait été son troisième enfant. Elle se souvient à cette occasion des douloureuses séparations avec ses deux premiers, au bout de deux mois et demi : « Il y a 4 ans maintenant, je laissais ta sœur à une inconnue 40 heures par semaine alors qu’elle n’avait que 10 semaines de vie. Parce que la loi n’est pas écrite par une femme, parce que le congé parental n’est même pas égal au revenu de solidarité active, parce que mon emploi ne me le permettait pas. »

Elle rappelle qu'elle avait ouvert alors une pétition demandant à ce que le congé maternité soit allongé à six mois minimum et le congé parental revalorisé. Deux jours après sa publication, le nombre de signataires de la pétition a bondi et les témoignages similaires affleurent sur ses réseaux sociaux et sous la pétition. La maman en a profité pour interpeller à ce sujet, par les réseaux, Charlotte Caubel, secrétaire d'État chargée de l'Enfance. 

Reprise du travail : une poursuite de l'allaitement difficile

Dans sa pétition, Gwladys Henry détaille les nombreuses raisons pour lesquelles il est primordial de maintenir et de développer le lien mère-enfant bien au-delà de deux mois et demi : « Les études psychologiques ont démontré qu'avant 8 mois environ, le nourrisson n'a pas conscience qu'il est un être différent de la mère et que le bébé a un besoin vital de la présence et de l'affection de sa figure d'attachement. Selon de nombreux psychiatres, dont John Bowlby, plus l'enfant bénéficiera de cette affection plus il sera en mesure de devenir un être autonome et confiant en lui et en les autres. »

Elle souligne aussi qu'il est difficile, voire impossible, pour celles qui souhaitent et peuvent allaiter leur enfant, de poursuivre l'allaitement en parallèle de la reprise du travail : « Comment allaiter jusqu'à cette date, en journée, lorsqu'on a repris une activité professionnelle ? Si la loi permet une réduction du travail d'1 heure par jour, non rémunérée, combien de femmes peuvent se permettre de tirer leur lait au travail ? De plus, il est prouvé que tirer son lait ne stimule pas autant la lactation que le bébé lui-même, et peut donc conduire à une baisse de la production du lait maternel. »

Pour faire bouger les lignes et se rapprocher du modèle suédois (480 jours à répartir entre les deux parents, rémunérés à 80 % des salaires) ou norvégien (343 jours à répartir entre les deux parents, avec des salaires maintenus à 100 %), la maman girondine appelle à signer massivement sa pétition.