Différents sentiments peuvent traverser les femmes lorsqu’elles retournent au travail après un congé maternité : de l’excitation de retrouver un rythme régulier, ou encore de la tristesse de quitter son bébé, qu’on quitte pour la première fois depuis plusieurs mois. Un bon environnement en entreprise est donc très important pour éviter le baby blues, par exemple. Néanmoins, une jeune mère n’a pas les mêmes disponibilités qu’une femme sans enfant, ce qui peut parfois irriter sa hiérarchie.
C’est ce qui semble être arrivé à Sophie, mère de Pedro, 2 ans : « Je suis tombée enceinte à presque 40 ans. Ce n’était pas prévu mais j’étais ravie ». Tout au long de sa grossesse, cette maman n’a pas lésiné sur le travail : « J’ai bossé presque jusqu’au bout, sans compter mes heures ». Même dans le cadre de son congé parental, elle a tenu à montrer sa détermination : « J’ai repris le travail quand mon fils avait un peu plus de 4 mois à 80 % ».
« J’ai été rétrogradée »
C’est donc à sa grande surprise qu’elle a découvert à son retour, que son poste n’était plus le même : « J’ai gardé le même salaire, mais avec moins de responsabilités, d’autonomie, bref j’ai été rétrogradée ». Jeune mère, elle ne souhaitait pas empirer la situation et a donc choisi de se plier à ses nouvelles fonctions. Néanmoins, elle eut rapidement la vive impression que sa présence n’était plus requise : « Petit à petit, j’ai senti que j’étais mise à l’écart de différents sujets, je n’assistais plus à certaines réunions, d’autres se déroulaient les mercredis ou tard le soir. Je découvrais certaines infos sur le tard. »
C’est finalement quelque temps après, qu’elle fut informée d’une procédure de licenciement. Malgré l’environnement actuel, Sophie ne pensait pas que la situation en arriverait là. Notamment du fait de son engagement constant au travail : « Je fais pourtant amplement mes horaires, j’arrive plus tôt les matins, mais je ne pars plus à 19 heures ou 20 heures. Les horaires de la nounou ne sont pas extensibles ». Face à ce licenciement, qu’elle juge « potentiellement abusif », il n’y a donc pas de doute pour Sophie, elle veut attaquer. « Les premières années, les enfants sont souvent malades, la nounou peut être absente aussi. Ce n’est pas idéal de commencer un nouveau travail dans ces conditions. Mais là, avec ce licenciement, je n’avale pas une autre couleuvre. »
La loi protège, en théorie, les salariées contre le licenciement durant la grossesse, le congé maternité et 10 semaines après la reprise du travail. À ce jour, la maman de Pedro attend encore d’être informée des causes pour pouvoir constituer un dossier. « Je ne connais pas le ou les motifs. Il ne sera jamais écrit « cause : maternité », mais je sais que c’est ça. »
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*Le prénom a été modifié