Bientôt ou déjà parents, on vous accompagne !

Confinement : les kinésithérapeutes peuvent exercer par vidéotransmission

Publié le par Alexandra Bresson

Avec le prolongement du confinement, la nécessité de soins de kinésithérapie pour les patients vulnérables devenait plus pressante, c'est pourquoi un arrêté publié dans le Journal officiel autorise les kinésithérapeutes à exercer leurs soins à distance, sous certaines conditions.

Certains patients doivent pouvoir bénéficier d’actes de kinésithérapie à leur domicile, y compris durant l’épidémie de COVID-19. En effet, certaines situations nécessitent l’instauration ou la poursuite d’une prise en charge par des masseurs-kinésithérapeutes malgré le confinement : les patients atteints de maladies chroniques telles que la mucoviscidose, les personnes âgées fragiles, les patients en rééducation... Dans ce contexte, des actes de télésoin réalisés par vidéotransmission sont désormais possibles, depuis la publication d’un arrêté samedi 18 avril au Journal officiel. Celui-ci complète l'arrêté du 23 mars mettant en place des mesures d’organisation du système de santé face à l’épidémie.

Ces actes de télésoin sont conditionnés à la réalisation préalable, en présence du patient, d’un premier soin par le kinésithérapeute. Pour les nouveaux patients, le soin doit avoir lieu à domicile pendant la période de confinement. Cette mesure était demandée de longue date par l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes. « Depuis quelques années, les recherches en kinésithérapie ont tendance à prouver la supériorité des traitements par le mouvement à la thérapie manuelle. La majorité de ma patientèle vient me voir pour de la traumatologie ou de la rhumatologie, dans ces deux cas la téléconsultation me paraît un bon outil. », explique à Parents.fr Sébastien Aran, kinésithérapeute à Villeneuve-le Roi.

Une quinzaine d'actes de soins sont autorisés

L'arrêté précise néanmoins que les bilans initiaux et les renouvellements de bilan sont exclus, et que c'est au masseur-kinésithérapeute de déterminer la pertinence du recours au télésoin. Au total, quatorze actes sont concernés et précisés en annexe du texte, la liste étant disponible sur le site de l'Ordre des masseurs-kinésithérapeutes. Une rééducation abdominale du post-partum ou rééducation post-opératoire est par exemple possible, de même qu'une rééducation de l'enfant ou de l'adolescent pour déviation du rachis. Pour les mineurs de 18 ans, la présence d'un des parents majeurs ou d'un majeur autorisé est nécessaire, et pour les patients avec une perte d'autonomie, la présence d'un aidant est requise.

Concernant les moyens techniques employés, l'Ordre précise que le patient comme le kinésithérapeute peuvent utiliser un site ou une application sécurisés, via un ordinateur, une tablette ou un smartphone, équipés d’une webcam et reliés à internet : le ministère de la Santé a recensé les solutions numériques existantes via un document accessible en ligne. « Les outils de vidéotransmission tels que Whatsapp, Facetime, Zoom ou autres sont autorisés en période d’épidémie du Covid-19 après accord du patient. », précise l'organisme. Les modalités de prise en charge par l’Assurance maladie et par les mutuelles sont les mêmes que pour les consultations classiques.

« Maintenir la motivation et l'observance chez le patient »

« Les kinésithérapeutes peuvent évaluer l’état du patient, proposer et montrer des exercices à faire, contrôlés par vidéo, au besoin assistés par un aidant. », indique Pascale Mathieu, la présidente du Conseil national de l’Ordre. « Le suivi par le praticien, même à distance, est important pour maintenir motivation et observance chez le patient, suivre ses progrès et proposer de nouveaux exercices si nécessaire. » Les kinésithérapeutes peuvent donc contacter leurs patients ayant interrompu les soins et leur expliquer la possibilité de prise en charge par cette nouvelle modalité, tandis que les patients peuvent aussi contacter leur praticien habituel pour lui demander s’il accepte le télésoin.

S’il est désormais possible pour la profession, en cette période de confinement, de voir les patients dont l’état le requiert à leur domicile, en veillant à respecter les mesures barrière, celle-ci espère que le télésoin permettra sur le long terme d’élargir l’offre de soins en kinésithérapie. « Avec le temps et le développement de nouveaux outils, je ne vois pas quels actes seraient exclus. C'est même la meilleure publicité qu'il puisse y avoir. On sera forcé d'essayer et peut-être d'adhérer malgré les réticences des kinésithérapeutes et des patients. », conclut Sébastien Aran. A noter que les sages-femmes, les infirmiers et les orthophonistes ont aussi reçu un feu vert en mars pour réaliser des actes de télésoin à distance.

Sujets associés