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Cinq grandes villes françaises adoptent un arrêté anti-pesticides

Publié le par Alexandra Bresson

Dans un communiqué commun, les villes de Paris, Clermont-Ferrand, Grenoble, Lille et Nantes ont annoncé leur volonté d'interdire totalement l'usage de pesticides sur leurs territoires. Outre le « principe de précaution » évoqué, les maires souhaitent interpeller le gouvernement en pleine polémique sur les distances de sécurité minimales à adopter entre les zones d'épandage de pesticides et les habitations.

L'annonce est tombée en plein débat sur l'épandage des pesticides et la distance des « zones tampons ». Jeudi 13 septembre, les maires des cinq villes que sont Paris, Lille, Nantes, Grenoble et Clermont-Ferrand, ont annoncé dans un communiqué commun leur décision « d'interdire sur l'ensemble des territoires de nos villes l'usage des produits phytosanitaires chimiques. » Une mesure motivée par le « principe de précaution » qui s'inspire de l'action d'autres maires de communes rurales ayant d'ores et déjà pris des arrêtés interdisant les pesticides. Actuellement, ces cinq villes n'en utilisent déjà plus en ce qui concerne leurs parcs et jardins, et affirment avoir motivé les particuliers à faire de même.

En effet, les maires rappellent que depuis le 1er janvier, la réglementation nationale interdit la vente aux particuliers, ainsi que la détention et l’utilisation de tous les produits phytopharmaceutiques, à l’exception des produits de biocontrôle. Ce seront donc les espaces verts des copropriétés et des entreprises qui seront principalement concernés par cette action, considérée comme symbolique. « Nos villes sont engagées fortement en faveur de la protection de l'environnement et de l'adaptation au dérèglement climatique. Nous, maires, avons la responsabilité d'accroître la résilience de nos territoires face à l'urgence climatique, par la mise en œuvre de solutions locales concrètes et rapides. », souligne le communiqué.

Bras de fer entre le gouvernement et les associations

Cette annonce intervient en pleine polémique sur les distances minimales entre les habitations et les zones d’épandage de pesticides. Alors que le gouvernement se prononce pour un périmètre de 5m à 10m, les associations environnementales souhaitent que ce dernier suive l'exemple des élus locaux dont les arrêtés établissent une distance de 150m. Mais ces arrêtés peuvent être suspendus par la justice comme ce fut le cas pour le maire de Langouët. C'est pourquoi les maires de ces grandes villes disent vouloir « engager une démarche concertée pour faire changer la loi et concourir à la sauvegarde du patrimoine inestimable de la biodiversité sur nos territoires et de la santé de nos concitoyens. »

Les pesticides regroupent plus d’un millier de substances actives ayant comme caractéristique principale de lutter contre des organismes considérés comme nuisibles et sont utilisés principalement en milieu agricole. « L’exposition aux pesticides peut se produire directement dans le cadre de leur fabrication ou de leurs utilisations professionnelles ou domestiques, mais aussi indirectement par l’air et l'alimentation. », précise l'Inserm. En 2013, celui-ci avait été mandé par le ministère de la Santé pour procéder à une synthèse d'études en ce qui concerne notamment leurs effets nocifs chez le fœtus et les jeunes enfants dans le cadre « d'une exposition résidentielle en période prénatale. »

« Plusieurs études cas-témoins et de cohortes montrent une augmentation du risque de malformations congénitales chez les enfants des femmes vivant au voisinage d’une zone agricole ou liée aux usages domestiques de pesticides (malformations cardiaques, du tube neural, hypospadias). », affirment les experts, ajoutant par ailleurs qu'une diminution du poids de naissance, des atteintes neurodéveloppementales et une augmentation significative du risque de leucémie ont également été rapportées. Quant aux mécanismes en cause, ils ne sont pas identifiés avec précision, mais le stress oxydant semble jouer un rôle majeur, de même que des dommages à l’ADN ou des altérations du système immunitaire.

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