Le 16 janvier, Emmanuel Macron avait annoncé lors d’une conférence de presse vouloir créer un plan pour lutter contre l’infertilité. Dans un entretien ce mercredi 8 mai au magazine Elle, il en a dit plus sur les prochaines mesures. Il a ainsi assuré de sa volonté de "générer une natalité dynamique" et promet d'améliorer l'accès à la procréation médicalement assistée (PMA). "Toute femme doit disposer librement de son corps. Mais un chiffre m'interpelle: le taux de fécondité est de 1,8 et le taux de désir d'enfant s'établit à 2,3", a-t-il déclaré au magazine féminin dans cet entretien balayant plusieurs sujets considérés comme importants pour l'électorat féminin.
Opposé à la gestation pour autrui
Il a expliqué que ce plan de lutte contre l’infertilité allait s’articuler autour de la "prévention", du "parcours" et de la "recherche". Il affirme ainsi qu’un « check-up fertilité », autour de l’âge de 20 ans, serait proposé à tous et remboursé par l’assurance maladie afin d’ "établir un bilan complet, spectrogramme, (ou) réserve ovarienne". "Nous allons organiser des campagnes en faveur de l’autoconservation d’ovocytes pour les femmes qui veulent avoir des enfants plus tard", a-t-il aussi précisé. Pour réduire les délais d’attente pour accéder à une PMA - actuellement 16 à 24 mois -, le président de la République a l’intention d’"ouvrir aux centres privés l’autoconservation ovocytaire » qui était "jusqu’ici réservée aux établissements hospitaliers".
En revanche, le chef de l’Etat renouvelle dans cet entretien à Elle son opposition à la gestation pour autrui (GPA). "Je le redis, je n’y suis pas favorable. Elle n’est pas compatible avec la dignité des femmes, c’est une forme de marchandisation de leur corps", martèle-t-il. « Ceci dit, je pense évidemment que les parents d’enfants nés par GPA à l’étranger doivent être respectés et accompagnés. Ce sont des familles aimantes », détaille-t-il.
Exclusif - #MeToo, Depardieu, monoparentalité, congé de naissance : Macron nous répond https://t.co/LJ0dczQ2mdpic.twitter.com/FoRLAKRqEq
— ELLE (@ELLEfrance) May 8, 2024
Une mission parlementaire sur la prise en charge de la ménopause
Le chef de l’État a aussi évoqué le sujet de la ménopause. "On s’est aperçu que l’on connaissait très très mal ce sujet. C’est un vrai tabou de la société, avec tout ce qu’elle entraîne de conséquences, de déséquilibres hormonaux et de pathologies, déplore le président. J’ai tendance à penser que si les hommes y étaient confrontés, ce sujet aurait été traité bien plus rapidement !", argue-t-il Pour "rattraper ce retard", Emmanuel Macron indiqué souhaiter "qu’une mission parlementaire se saisisse de la question et dresse l’état des lieux de la prise en charge actuelle de la ménopause (traitements, accompagnement, ostéoporose, suivis cardio et psychologique) et des difficultés rencontrées par les femmes en termes d’information et de suivi."
Enfin, Emmanuel Macron a également rappelé les contours du futur congé de naissance qui "va entrer en vigueur fin 2025". L'objectif: rémunérer les jeunes parents qui cessent ou réduisent leur activité pour s'occuper de leur enfant. "Trois mois pour les mères, trois mois pour les pères, cumulables durant la première année de l'enfant et indemnisés à hauteur de 50% du salaire jusqu'au plafond de la Sécurité sociale (1900 euros)", a-t-il conclu.