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Charge mentale des mères : on a évalué son influence sur le bien-être

Publié le par Hélène Bour

Des chercheurs américains ont évalué l’incidence de la charge mentale, ou “travail invisible”, sur le bien-être de 393 mères de famille. Leurs conclusions sont sans équivoque.

Savoir qui doit être où et à quelle heure, faire la liste de courses, penser à lancer une machine, à prendre rendez-vous chez le médecin… La vie quotidienne d’une famille est rythmée par tout un tas de tâches qui demandent une vigilance presque constante.

Malheureusement, comme les tâches ménagères, cette charge mentale est souvent portée par les femmes et mères de famille.

Déplorant ce constat, des chercheurs américains de l’Université d’Etat d’Arizona et d’Oklahoma ont entrepris d’évaluer les méfaits de la charge mentale, qu’ils nomment “travail invisible”, sur la santé et le bien-être de 393 mères de famille ayant au moins un enfant de moins de 18 ans. L’échantillon comprenait principalement des femmes de la classe moyenne supérieure, dont 70% avaient fait des études universitaires.

L’équipe a mesuré la répartition des tâches ménagères et de la charge mentale via des questionnaires, tout comme la satisfaction des femmes envers leur conjoint ou partenaire, et leur satisfaction générale à l’égard de la vie qu’elles menaient.

Premier constat de l’étude : la charge mentale demeure bel et bien encore majoritairement portée par les femmes, puisque 7 à 9 femmes sur 10 ont indiqué qu’elles se sentaient seules responsables de l’organisation des horaires, des routines familiales, du bien-être émotionnel des enfants, ou encore de l’encadrement scolaire de l’enfant.

Et la charge mentale consistant à assurer le bien-être des enfants a été associée à une grande détresse pour les femmes, avec de faibles niveaux de satisfaction à l’égard de la vie ou du mariage.

"Les recherches en science du développement indiquent que les mères sont les premières à répondre à la détresse des enfants”, rappelle Suniya Luthar, co-auteure de l’étude. “C'est un travail très lourd; il peut être terrifiant de prendre des décisions en solo, qui risquent d'empirer plutôt que d'améliorer les choses quant au bonheur de ses enfants”, ajoute-t-elle.

En revanche, l’étude montre que les responsabilités financières font partie des responsabilités partagées, ce qui n’améliore pas pour autant le bien-être des femmes, mentalement et émotionnellement surchargées par les autres tâches.

Pourtant, l’équilibre émotionnel et la santé de la mère de famille sont essentiels pour éduquer les enfants de façon positive, alertent les chercheurs.

Lorsque les mères se sentent soutenues, elles peuvent trouver les ressources émotionnelles nécessaires pour faire face aux sollicitations auxquelles elles sont confrontées”, a précisé Lucia Ciciolla, co-auteure de ces travaux. “Etre capable de remédier aux inégalités dans le travail invisible peut permettre aux femmes et aux familles de créer des foyers plus fonctionnels et moins onéreux, tout en épargnant aux femmes cette gymnastique mentale de façon à ce qu’elles trouvent l'espace et le temps nécessaires pour prendre soin d’elles.”

Source : Science Daily

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