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Charge mentale : 8 femmes sur 10 seraient concernées

Publié le par Alexandra Bresson

Une étude réalisée par O2 Care Services, en partenariat avec Ipsos, indique que près de 20% des Français déclarent souffrir d'une charge mentale trop importante, dont une plus grande majorité de femmes. Un sentiment potentiellement lourd de conséquences au quotidien.

La charge mentale est un terme fréquemment évoqué ces derniers temps car devenu un vrai phénomène de société. Il n'existe pas de définition précise, mais celle-ci se caractérise par la charge cognitive que représente, généralement, la gestion du foyer au quotidien. Une étude réalisée par  en partenariat avec Ipsos lève le voile sur cette notion assez nouvelle et sur la manière dont elle est perçue par les deux sexes. Les résultats montrent en premier lieu que près de 1 Français sur 2 associe la charge mentale à la gestion, l’organisation et la planification des tâches domestiques et parentales, tandis que pour 24% la charge mentale se résume à une « double journée », et pour 13% comme l’articulation entre vie professionnelle et vie privée.

Malgré cette difficulté à identifier cette souffrance, près de 20% des Français estiment la subir de manière excessive. Mais les femmes et les hommes ne se sentent pas concernés de manière égale : 2 femmes sur 3 considèrent qu’elles sont davantage touchées, contre 1 homme sur 3, et 77% d'entre elles déclarent avoir trop de choses auxquelles penser. « Les femmes vivent les mêmes pressions que les hommes, mais le terme de charge mentale renvoie chez elles à quelque chose d’autre : le fait de devoir penser à mille choses à la fois pour la famille, d’organiser l’essentiel de ce qui se passe dans la maison. Tout cela en pensant à leur travail », explique Jean-Claude Kaufmann, sociologue au CNRS.

Femmes/hommes, une vision différente du quotidien

Dans le détail, les femmes déclarent en majorité gérer quasiment l’ensemble des tâches du foyer : repassage, inscription des enfants aux activités extra-scolaires, repas, ménage... tandis que les hommes déclarent s’impliquer dans des tâches individuelles : bricoler, descendre les poubelles, faire le jardin… « D’où la charge mentale dont les femmes sont victimes car elles doivent à la fois faire l’essentiel, et toujours réfléchir à la résolution des problèmes, coordonner la logistique de l’ensemble », explique Jean-Claude Kaufmann. Ce décalage d’implication dans le quotidien explique notamment que 62% des femmes souhaiteraient que les choses changent, 15% d’entre elles n’en pouvant plus.

C'est pourquoi 1 femme sur 2 désirerait que son compagnon propose de lui-même un changement, tandis qu'à l’extrême opposé, 7 hommes sur 10 (69%) ne souhaiteraient pas que cela change. Une attitude paradoxale puisque le sondage montre pourtant que 87% des hommes interrogés se déclarent prêts à s’impliquer davantage au quotidien pour soulager leur compagne. Femmes ou hommes, cette impression n'est pas sans avoir des répercussions puisque selon les sondés, la fatigue (73%), le stress (59%) et l’irritabilité (56%) sont les principaux signes d’une charge mentale trop importante. Plus grave encore, 79% d'entre eux perçoivent un risque d’agressivité envers leurs enfants ou leur entourage.

« Les Français voudraient lâcher prise mais ils ne savent pas comment faire. Ils ont du mal à prendre le recul nécessaire pour imaginer une autre forme de fonctionnement familial », ajoute Jean-Claude Kaufmann. Plus de la moitié des hommes (52%) et 62% des femmes interrogées reconnaissent que le « lâcher prise » pourrait permettre de mieux gérer ce phénomène. De fait, 75% des sondés ayant fait appel à des prestations de services à la personne pour les aider estiment pouvoir ainsi alléger leur charge mentale. Mais quel que soit le service rendu, 49% d’entre eux ont déjà ressenti de la culpabilité à faire appel à une personne extérieure pour les aider au quotidien.