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Cancers et prédispositions héréditaires : les Français prêts à se confronter aux tests

Publié le par Alexandra Bresson

L’édition 2018 de l’Observatoire Cancer Institut Curie-Viavoice révèle que l’existence de prédispositions héréditaires aux cancers est présente à l’esprit des Français, mais que leur niveau de connaissance à ce sujet reste faible. Ce qui n'empêche pas une majorité d'entre eux d'accepter de réaliser un test génétique s'ils en avaient l'occasion.

Les cancers peuvent-ils être héréditaires ? Quel est le niveau de connaissances des Français à ce sujet ? C’est ce qu’a souhaité étudier l’Institut Curie dans la 6e édition de son « Observatoire Cancer Institut Curie - Viavoice ». Les résultats indiquent que si la notion de prédisposition héréditaire aux cancers est connue par la population française, le niveau de connaissance réel reste faible, et les Français admettent un manque d’information sur le sujet. En effet, 3 Français sur 4 déclarent avoir déjà entendu parler de la notion de prédisposition génétique transmissible à la descendance, avec une connaissance légèrement plus marquée chez les femmes (81 %) et les 65 ans et plus (79 %).

Mais en approfondissant le sujet, le niveau de connaissance de la population apparaît relativement faible. A titre d'exemple, 91 % des Français surévaluent la proportion de cancers liés aux prédispositions héréditaires. La moitié d’entre eux considèrent même que ce type de cancers représente entre 26 et 50 % de la globalité des cancers, alors que seulement 5 % d'entre eux sont liés à des prédispositions génétiques. Dans l’esprit des sondés, trois types de cancers se distinguent particulièrement dans ce domaine : le cancer du sein émerge à 63%, les cancers digestifs dont celui du côlon à 38%, et les cancers des organes de la reproduction (ovaire, utérus, testicules, prostate...) à 30%.

Des tests bien perçus par les Français

« La population française a très probablement été marquée par le témoignage d’Angelina Jolie. Son cas a permis de faire connaître ces formes héréditaires de cancers au grand public. Le développement des tests génétiques par internet et les discussions qui en découlent ont certainement joué un rôle également », souligne le Pr Dominique Stoppa-Lyonnet, chef du service de génétique de l’Institut Curie. Sur cette problématique, plus de 8 Français sur 10 perçoivent les tests génétiques comme une véritable avancée sur le plan collectif et individuel. Plus précisément, 87 % d’entre eux indiquent qu’il s’agit d’un progrès pour la santé publique, et 84% les perçoivent comme un progrès individuel.

Pour eux, les bénéfices évoqués sont clairs : ce type de test permet d’instaurer un principe de surveillance en fonction des risques évalués, mais aussi de favoriser un dépistage précoce pour mieux soigner la maladie. C'est pourquoi 81 % des personnes n’y ayant jamais été confrontées accepteraient de le faire s’il leur était proposé. Avec, comme première raison, l'envie de mieux connaître leur risque individuel, suivie de la possibilité de bénéficier d’une surveillance personnalisée et, enfin, de pouvoir informer ses proches de l’existence d’un risque familial. Si la majorité des sondés sont donc prêts à s'y confronter, il n'empêche qu'un grand nombre y voient aussi certains freins.

Les résultats de l'étude indiquent ainsi que 54 % d’entre eux évoquent la crainte de voir leurs données génétiques utilisées à d’autres fins : par des compagnies d’assurances, dans le cadre de leur travail ou à des fins commerciales. Par ailleurs, 44% des Français mentionnent l’angoisse liée à la connaissance d’un risque personnel après un tel test, ou encore la culpabilité liée à la possible transmission d’un risque (25%). « Les tendances qui émergent de notre Observatoire sont pour nous une source de réflexion importante pour poursuivre nos efforts sur la diffusion de l’information autour des risques héréditaires de cancer », conclut le Pr Thierry Philip, Président du directoire de l’Institut Curie.

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