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Cancer du col de l'utérus : la vaccination est recommandée aux jeunes filles dès 11 ans

Publié le par Alexandra Bresson

Les infections à Papillomavirus humains sont très fréquentes et se transmettent lors des contacts sexuels. L'Institut national du cancer rappelle l'importance de vacciner les jeunes filles le plus tôt possible et d'aller au bout du calendrier vaccinal pour une protection efficace contre ceux responsables du cancer du col de l’utérus. La France affiche en effet un retard important dans ce domaine.

En France, près de 3 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont diagnostiqués chaque année et environ 1 000 femmes en décèdent. Si le mois « Octobre rose » est dédié aux messages de sensibilisation sur le dépistage du cancer du sein, l'Institut national du cancer (Inca) tient à rappeler que ce cancer peut aussi être prévenu, notamment grâce à la vaccination contre les principaux papillomavirus (HPV) qui en sont responsables. Les HPV représentent un groupe de virus extrêmement courants dont certains sont cancérogènes. Ces virus se transmettent par simple contact au niveau des parties génitales et la contamination a lieu le plus souvent dans les premières années de la vie sexuelle.

Si les infections à HPV disparaissent généralement en quelques mois, une infection persistante (moins de 10% des cas) peut entraîner chez la femme la formation de lésions au niveau du col de l’utérus : on parle alors de lésions « précancéreuses ». « On sait aujourd’hui que 100 % des cancers du col de l’utérus sont attribuables à certains HPV à haut risque », précise l'Inca. Les lésions précancéreuses sont détectées par des frottis de dépistage recommandés tous les trois ans entre 25 et 65 ans, mais pour une prévention optimale, cet examen doit être associé à la vaccination. Celle-ci doit se faire chez les jeunes filles entre 11 et 14 ans et peut également être réalisée en rattrapage jusqu’à 19 ans.

Le nombre de jeunes filles vaccinées est insuffisant

Plusieurs injections sont nécessaires en fonction du vaccin utilisé et de l’âge pour qu'il soit efficace, deux doses espacées de six mois suffisent pour les jeunes filles entre 11 et 14 ans. Deux vaccins sont disponibles, pris en charge par l'Assurance maladie à 65% : le Gardasil et le Cervarix qui protègent de l’infection contre les deux HPV les plus à haut risque (HPV 16 et 18). Un vaccin plus récent, le Gardasil 9 disponible depuis le début de l’automne, protège des infections par HPV 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52, 58, responsables de 90% des cancers du col de l’utérus. Lorsqu’elle est effectuée avant le début de la vie sexuelle, la protection conférée par le vaccin contre les virus inclus est proche de 100%.

Mais dans un contexte général de méfiance en France, l'Institut national du cancer fait savoir que la couverture vaccinale contre les HPV y est par conséquent très faible. « Même si celle-ci est en augmentation comme elle l'est aussi pour plusieurs vaccins de la petite enfance », précise-t-il. Les chiffres montrent que fin 2017, seules 21 % des filles âgées de 16 ans avaient reçu un schéma vaccinal complet. Une situation qui selon lui « ne pourra pas permettre d’obtenir les effets observés dans les pays à forte couverture vaccinale. En Suède, une réduction des lésions précancéreuses de 75 % a été observée chez les filles vaccinées avant l’âge de 17 ans en comparaison aux autres filles ».

En Australie, 78% des jeunes filles sont vaccinées contre les HPV et le pays a annoncé que cette large campagne de vaccination devrait permettre d'éradiquer le cancer du col de l'utérus dans moins de 20 ans. Par ailleurs, certains pays ont fait le choix de vacciner tous les adolescents, quel que soit leur sexe. Sur le sujet, l'Inca précise que les vaccins Gardasil et Gardasil 9 doivent être disponibles en France pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes jusqu'à l'âge de 26 ans. « Ils présentent en effet des risques spécifiques (lésions précancéreuses et cancéreuses de l'anus, condylomes) et ne bénéficient pas de la protection indirecte apportée par la vaccination des jeunes filles », conclut-il.

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