La ventilation dans un logement est un élément à ne pas négliger. Et pour cause, il permet de renouveler l’air même dans un espace clos et surtout d’évacuer l’humidité. La ventilation est donc déterminante si on veut éviter de se retrouver avec des soucis d’humidité. L’humidité rend propice la prolifération de moisissures sur les murs, les fenêtres et les plafonds. Ces moisissures sont souvent visibles à l'œil nu parce qu’elles font des tâches noires sur les surfaces. Outre leur odeur, qui peut ressembler à celle de la terre, ces moisissures sont dangereuses pour la santé, notamment pour les voies respiratoires. Elles dégagent des spores qui peuvent causer de nombreux troubles lorsqu'elles sont inhalées.
Les habitants d’un immeuble situé à Rouen en savent quelque chose. Logés dans une résidence datant de moins de dix ans, ils ont vu un problème de ventilation faire basculer leur vie cet hiver. En quelques mois, les moisissures et les cafards ont envahi la résidence, qui est désormais devenue insalubre. Tout a commencé quand la VMC est tombée en panne, il y a quatre mois, à l’aube de l’hiver. L’humidité s’est faite de plus en plus présente et les radiateurs mis en place il y a dix ans n’ont pas suffi à assécher les pièces de vie. Et pour cause, le radiateur n’est pas fait pour évacuer l’humidité d’un logement. Il est seulement complémentaire de la VMC dans le traitement du taux d’humidité dans une pièce. Mais certains locataires ont, en plus, souffert d’une panne de radiateur. Résultat : certains foyers ont traversé le cœur de l’hiver avec des températures atteignant parfois les 9° à l’intérieur et un taux d'humidité bien trop élevé. "Quand il faisait super froid, il faisait des 9°C, surtout la nuit. C'était tellement difficile avec une petite de 3 ans… La nuit, on dormait avec nos pulls", déplore Farmata Dabo, auprès de BFMTV.
Humidité dans une résidence : un problème persistant
Le bailleur social, Logeo Seine, n’a pas réagi dans les temps malgré les réclamations des habitants : "Je les ai appelés plusieurs fois. J'ai envoyé des lettres, j'ai écrit au directeur. Personne ne m'a répondu, ils m'ont complètement ignoré. C'est devenu une habitude." Grâce à l’association UFC-Que choisir, les habitants ont réussi à attirer l’attention du bailleur qui a finalement fourni des chauffages d'appoint aux différents foyers. Mais ces derniers n’ont pas pu régler le problème d’humidité.
Si le bailleur ne s’est pas précipité pour régler le problème, c’est parce que la réparation du système de VMC serait un trop gros coût pour lui, selon Karim Belhaj, directeur général de l'Agence départementale d'information sur le logement de la Seine-Maritime : "C'est un coût assez important pour le propriétaire bailleur. En général, il a un plan de travaux sur plusieurs années. C'est compliqué voire difficile d'expliquer à un locataire 'on fera les travaux dans un an, un an et demi', alors que lui il vit dans un logement qui est potentiellement non décent." Néanmoins, comme le rappelle Karim Belhaj, "il y a une obligation, notamment pour le parc social, de faire jouir le locataire d'un bien décent." Les locataires pourraient intenter une action en justice contre le bailleur s’il n’organise pas les travaux au plus vite, relate BFMTV.