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Bébé secoué par sa nounou : l'émouvant témoignage des parents

Publié le par Mathilde Saez

Alors que l'ancienne assistante maternelle vient d'être condamnée à 3 ans de prison avec sursis, les parents du petit Noa ont tenu à témoigner.

Au moment des faits, Noa était âgé de 8 mois. Il était gardé par une assistante maternelle de 53 ans qui pouvait se targuer de 20 années d'expérience dans le métier. Pourtant ce jour-là, la nounou a commis l'irréparable, en secouant le petit garçon très fort parce qu'il n'arrêtait pas de pleurer. Quand Aurélien Roumy, le papa, vient récupérer son fils en fin de journée, il pleure toujours. La nounou pense qu'il a mal au ventre. Dans le doute, Noa est conduit aux urgences pédiatriques de Cherbourg et c'est là, après avoir lui avoir fait passer un scanner, que les médecins constatent une hémorragie cérébrale et rétinienne. "L'accumulation des deux est due au syndrome du bébé secoué", explique Aurélien à France 3 Normandie.

Car quatre ans plus tard, alors que vient de se jouer le procès de la désormais ex-assistante maternelle, les parents de Noa ont souhaité témoigner dans la presse. Une façon d'exorciser leurs craintes, leurs inquiétudes, toujours présentes, mais également d'alerter sur le syndrome du bébé secoué. "On voulait médiatiser notre affaire. En parlant, ce sera peut-être une vie de sauvée. Et dire que ça n'arrive pas qu'aux autres", affirme le papa.

Un pronostic vital engagé

Car si Noa a survécu et parvient aujourd'hui à mener une existence à peu près normale, il a eu beaucoup de chance. "Il a eu une opération pour drainer tout le sang du cerveau. Le pronostic vital a été engagé une dizaine de jours. Un jour ça allait un petit peu mieux, le jour suivant il s'enfonçait de plus en plus", se remémore douloureusement Aurélien Roumy. "Les premières années ont été très dures, surtout la première avec tous ses problèmes de santé. Il était épileptique. Il avait aussi un problème au bras gauche. On a enchaîné de très nombreux rendez-vous médicaux", poursuit-il. Désormais âgé de 4 ans et demi, Noa ne garde que des "séquelles faibles par rapport à ce qui aurait pu lui arriver". "Ce sont des problèmes de comportement, c'est un enfant très actif, qui nous sollicite beaucoup. Il a aussi des problèmes de nutrition, il a du mal à s'alimenter tout seul, on est obligé de lui donner à manger. Il a été sondé assez longtemps, ça n'aide pas", raconte son papa. Mais tant que le garçon n'aura pas atteint l'adolescence, d'autres conséquences peuvent encore apparaître, ce qui nourrit une certaine anxiété chez ses parents.

« On n'a plus confiance en grand monde »

Depuis, Noa est grand frère de jumeaux âgés de 6 mois. N'ayant pas obtenu de place en crèche, la maman a décidé d'arrêter de travailler pour s'en occuper. "On est très protecteurs avec nos jumeaux. On ne peut plus faire garder nos enfants par une nourrice, les Mam (Maison d'assitants maternels), c'est compliqué, parce qu'on sait bien qu'en fin de journée il n'y a plus qu'une personne dans la Mam. (...) On n'a plus confiance en grand monde", explique le papa.

La semaine dernière a eu lieu le procès de l'assistante maternelle. Reconnaissant sa faute "impardonnable", elle a été condamnée à 3 ans de prison avec sursis, une interdiction d'exerce, et devra verser les dommages et intérêts demandées par la famille : 40 000 euros pour le petit garçon et 15 000 euros pour chaque parent. Pour autant, les parents de Noa sont déçus du verdict. "Elle va reprendre sa vie de tous les jours, elle aura juste une petite mention sur son casier", s'indigne la maman, Adeline Dorey, "Nous, il va falloir encore qu'on se batte pour notre fils au gré des rendez-vous médicaux, qu'on l'accompagne le mieux possible, parce que ce n'est pas fini pour lui. Ça va aller jusqu'à la fin de sa vie."

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